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1971 : Présente "Post-Scriptum", émission littéraire de Michel Polac, le mardi soir en direct, à partir du 23 février jusqu’au 30 mars.

Avec Michel Cournot (à g.), Michel Foucault et François Jacob (milieu), Jean-Louis Bory, Jacques Sternberg, Michel Tournier et Alfred Grosser (à dr.).

 

1972 : Entre au Service de la Recherche à l'ORTF, fondé et dirigé par Pierre Schaeffer pour imaginer un journal à deux têtes, littéraire (E.A.) et scientifique (William Skyvington). Je découvre l’atmosphère de « ruche sur un volcan de la Recherche. Je tourne mon premier film sur La Gloire de l’Empire, livre de Jean d’Ormesson et fais fabriquer une bande dessinée contant l’histoire.

Avec Pierre Schaeffer et Paule Sengissen (à g.),
ma jeune monteuse et Schaeffer (milieu) et avec l’équipe télé (à dr.).

 

Juin 1973 : Auteur-réalisateur de Life : Vie et Mort d'un journal (26'), pour France 3 (émission de J-F Chauvel, Steve Walsh et Eugène Mannoni, « 52 »)

En septembre 1972, le magazine américain Life cessait de paraître, après les disparitions successives de Colliers, Saturday Evening Post et Look. Sa disparition signait la mort du grand reportage à la Kessel, ou à la Albert Londres, et surtout la fin d’un certain journalisme par l’image. Déjà Télé 7 Jours posait la question implicite du film, en présentant l’émission : « Quel est l’avenir de cette presse écrite, presse de réflexion, face à la radio ou à la télévision qui, chaque jour, à chaque heure, informent et apportent le monde à leur public ? » Dans le film, j’avais interviewé, outre Ralph Davidson, directeur du Time Magazine, les photographes Alfred Eisenstaedt, David Douglas Duncan (qui m’avait servi de traducteur et avec lequel nous avons été longtemps en contact amicaux), Bernard Quint, Milton Glaser du New York Magazine, Roger Mauge de Paris-Match, Françoise Giroud (L’Express), Claude Imbert (Le Point), André Rivaud (Le Canard Enchaîné), et même André Malraux, filmé devant les Invalides, grâce à la complicité du photographe Jacky Garofalo, qui lui en avait demandé l’autorisation, tandis qu’il le photographiait pour Paris-Match. Malraux vaticina comme il savait le faire sur l’information, la médiumnie et autre divination apparentée :

« On aurait bien voulu rester plus longtemps en compagnie de Françoise Giroud – elle rend admirablement à l’image – et d’André Malraux, lançant au pas de course, dans les allées du Palais-Royal, des considérations sur les fabuleuses découvertes soviétiques en matière de télépathie. Aucun rapport avec le sujet, ou très vague, mais peu importe. Voilà de bon journalisme. » Claude Sarraute, Le Monde, 16 juin 1973.



29 juin 1974 : Auteur-réalisateur d'Alan Watts, ou le Bouddhiste chrétien pour l'émission TV "Un certain regard" sur la Première Chaîne. Lire le script du film


Né en Angleterre en 1915, Alan Watts se rend aux Etats-Unis en 1939 : il passe trois ans au séminaire de théologie de l’Illinois. Intronisé prêtre de l’église épiscopale, il suit en même temps l’enseignement d’un maître Zen. Peu conformiste, refusant les étiquettes, il se lie avec l’antipsychiatre anglais Ronald Laing, l’architecte américain Buckminster Fuller, le sociologue canadien Marshall McLuhan et n’hésite pas à publier des articles sur la cuisine et l’argent dans Play-Boy. Il oppose le « rire cosmique » à l’angoisse qui oppresse le monde moderne. Mort le 17 novembre 1973 à Sausolito, il a publié plusieurs ouvrages dont Le Bouddhisme Zen, Amour et Connaissance, La Cosmologie joyeuse. Ami de Norman O’Brown et des premiers « prêcheurs » de la révolution des enfants-fleurs (flower children), voulant établir un pont entre Orient et Occident, il s’éloigne vite d’une « révolution des campus » et de la drogue qui lui paraît manipulée.

« Peu avant sa mort, Alan Watts, philosophe, bouddhiste et chrétien, prie, crie, rit, boit du thé, tire à l’arc… et philosophe. Brillante leçon de sagesse. » Elle.

« Inconnu en France, il était devenu le maître à penser de nombreux jeunes Américains. C’est le bouddhisme qui lui a fait redécouvrir l’Evangile, puis se décider pour la prêtrise. Mais c’est ce même bouddhisme qui le fera quitter son Eglise et prendre une distance définitive à l’égard de toute religion. Il estime, lui, que les Eglises ont figé ce qui est fondamentalement une expérience. C’est bien ce qui préoccupe actuellement toutes les Eglises. C’est cette expérience qui l’intéresse, lui : je, moi, qui est-ce ? Les Orientaux ont apporté, à son avis, une réponse beaucoup plus satisfaisante que toutes les philosophies occidentales. D’où la tâche qu’il s’est fixée : révéler aux Américains et aux Européens ce qui leur fait si cruellement défaut : la reconnaissance de l’unité entre l’esprit et le corps, entre l’homme et le monde, qui entraîne une toute autre perception du je. […] Mais s’il y a bien une chose dont il s’est toujours défié, c’est la conversion à un mode de pensée et de vie lié à des habitudes culturelles qui nous sont totalement étrangères. Il ne s’est jamais défini autrement que comme occidental, et c’est en occidental qu’il appréhende l’expérience orientale. Son originalité profonde réside précisément en ceci : il est probablement le seul à avoir proposé un esprit, une mentalité, qui engendre un comportement radicalement nouveau, synthèse de ce que deux civilisations différentes ont de meilleur. […] Il en appelle aux vieux maîtres du Zen, qui insistaient sur la liberté individuelle en matière de méthode d’éveil.

Il a tâté de la drogue. Pour en conclure que : ‘ Les drogues ne communiquent pas plus la sagesse que le microscope la connaissance.’ Mais c’est surtout dans ses recherches sur la psychothérapie que la démarche d’Alan Watts s’et révélée la plus féconde. Il s’est en effet livré à une confrontation entre la psychanalyse et les techniques orientales d’éveil, confrontation dont nous commençons seulement à percevoir toute l’importance.[…] Sa méthode : corriger les insuffisances de Freud (notamment la séparation entre l’esprit et le corps) par la pratique orientale, et éclairer celle-ci par l’apport théorique de la psychanalyse. Il aura ainsi une influence déterminante sur un jeune psychiatre anglais qui allait vite faire parler de lui : Ronald Laing, l’un des promoteurs de l’anti-psychiatrie (dont le film Family Life explique parfaitement les positions). […] Habillé d’un large vêtement japonais, il répond calmement aux questions que lui pose Elizabeth Antébi, et souvent il éclate d’un rire joyeux et tonitruant. Grand maître du jeu, et persuadé que nous nous comportons dans la vie comme des comédiens, il joue lui-même avec son interlocutrice, feint de se prendre au sérieux, la fait ‘marcher’ et d’un sourire désarmant, ramène toute chose à sa juste relativité.[…] On le voit enfin tirer à l’arc dans les collines, pratiquant l’une des plus vieilles traditions du Zen. Ce n’est que lorsque l’archer ne vise pas consciemment la cible qu’il l’atteint … Une très belle émission qui donne le goût d’en savoir davantage sur l’un des maîtres à penser de la jeunesse américaine. » Alain Rémond, Télérama.

« Avec des mots simples et imagés, il raconte son aventure spirituelle, et exprime ses idées sur le sexe, l’Occident, la drogue, la musique et la mort. Il cite pêle-mêle Aristote et maître Eckhart, saint Thomas d’Aquin et Henri Bergson, voit dans Shakespeare un bouddhiste qui s’ignore, trouve Pascal « trop lourd », considère nos asiles psychiatriques comme les prisons de l’Inquisition. Il avoue son goût du vin et des femmes, son horreur pour les cadences martiales de nos musiques occidentales. ‘En Occident, dit-il, même les chansons d’amour ont quelque chose de militaire.’ Et pour nous le prouver, il chante successivement des airs français et chinois. » Guillemette de Véricourt, L’Express, juin 1974.

 

1974 : Auteur-réalisateur des Evadés du Futur, film TV sur la science-fiction (2 x 52'), avec Isaac Asimov, Norman Spinrad, Philip K. Dick, Ted Sturgeon, John Brunner, Robert Silverberg.

Film projeté dans le cadre de "Lire en Fête" et "Fête de la Science" les 14-15 octobre 2006 à Romillé/Bécherel.
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Participe à une émission assez surréaliste du Service de la Recherche, « Du côté de chez Sylvie Vartan », préparée avec Xavier Gélin, Michel Polac, Georges Walter .

 

Jeudi 20 février 1975 : Auteur-réalisateur du Concile noir (26'), sur les Jésuites, pour TF1 (émission de J-F Chauvel, « Satellite »).
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« Depuis le 1er décembre 1974 et jusqu’à la fin du mois de février se tient à Rome la trente-deuxième congrégation générale de la Compagnie de Jésus. Dans le film Jésuites, on tente de cerner le conflit actuel entre les jésuites et le Vatican. » France-Soir.

« Elizabeth Antébi a réussi, en vingt minutes, à nous faire prendre un contact très réel avec la spiritualité jésuite et la recherche actuelle de la Compagnie. Elle a su éviter le piège d’un débat au sommet pour nous faire rencontrer des religieux et des religieuses qui s’efforcent de vivre leur idéal au cœur même de la cité. » J. Bs., Le Figaro.

« Etre jésuite dans le monde de notre temps. En vingt-cinq minutes, Elizabeth Antébi a tenté de cerner la question. Elle nous a offert un documentaire alerte, ramassé, intelligent. L’interview d’un père jésuite, auquel succèdent l’exposé de sentiments intimes puis le déferlement d’images illustratives d’où émerge un commentaire qui relance le film sur un autre thème. La technique est habile, l’émission sans temps mort. » Alain Jacques, L’Humanité.

« Une image éclatée : une image intérieure où transparaît l’ardente tension transmise par Ignace de Loyola aux Jésuites et aux religieuses qui s’inspirent de sa tradition : le reportage d’Elizabeth Antébi sur la congrégation générale de la Compagnie de Jésus, présenté au magazine « Satellite » suggère plus qu’il ne raconte, cherche à faire pressentir les données fondamentales des problèmes et non à les énoncer. […] Une information chasse l’autre et souvent la fait oublier. Mais un reportage comme celui-ci pousse au-delà de l’information ». François Bernard, La Croix.

« Ils ont été alpinistes et mandarins, ils ont étudié la topographie de la lune, inventé la lanterne magique et introduit en Europe la vanille et le parapluie. Ils ont aussi donné à l’Eglise 27 Saints. Ce sont les jésuites. Moins de 30 000 au début de 1974, après avoir atteint le taux record de 36 038 en 1965, ce corps d’élite, brigade légère de l’Eglise, s’interroge actuellement sur son rôle, ses liens spéciaux avec le pape, sur son identité même. » Le Monde.

 

1976 : Prépare une émission sur les Asiles en Union Soviétique pour les dissidents (France 3, production Chauvel) et une autre sur la Bande à Baader, pour la 2 (production Charles Baudinat).

 

Assise devant la porte de la prison de Stuttgart-Stammheim, la veille du procès des Baader-Meinhof, avec trois collègues de l’une des victimes de la bande. Nous passons la nuit à attendre parmi les premiers, car les places sont chères …Le tournage est annulé sur ordre exprès de Marcel Jullian, directeur de la chaîne, après un déjeuner avec le ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski.

 

Les deux émissions sont interrompues pour "raison d'Etat" et, pour avoir trop protesté et même voulu attaquer en justice la télévision (je croyais encore à la liberté d’expression sous Giscard !), je ne travaille plus jamais pour les « étranges lucarnes ». Le sujet des Asiles paraîtra en livre (Droit d’Asiles en Union Soviétique) chez Julliard, en 1977.

A Londres, avec Victor Fainberg et Marina, avant d’être rappelée à Paris pour cause de … censure.

Pour le Service de la Recherche, je tourne encore des reportages sur Bill Bradley, premier maire noir de Los Angeles, et sur Paolo Soleri, architecte d'une cité utopique en Arizona …

 

1977-1978 : Tourne des reportages "société" en France pour la télévision iranienne, dont le producteur est Djavad Alamir.

De gauche à droite, Anne de Boismilon (plus tard à grand reporter à CBS Sixty Minutes), Jean-François Chauvel, moi-même, Djavad Alamir.

 

1998 : Interview de 45' dans l'émission de Josy Eisenberg sur "Autant en Emporte le Levant", à partir de L'homme du Sérail (NiL Editions, 1996).

 

2003 : Interview de 20' dans l'émission "Les deux Barons" de Josy Eisenberg, sur Edmond de Rothschild. L’homme qui racheta la Terre Sainte. (Editions Le Rocher , 2003).

 

Télévision


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