Ma vie est un Roman
Personnages




Valia Dimitrievitch

Je lui dois de grands moment d’émotion, de passion et d’amitié : quand j’étais jeune et buvais trop de champagne au Raspoutine, près des Champs-Elysées, elle avait coutume de me suivre tandis que j’arrachais les nappes – le caviar filant sous le nez des demoiselles invitées par leur patron – en disant : “C’est mon amie, un grand écrivain, viens douchka … c’est mon amie …” et elle empêchait les maîtres d’hôtels de me jeter sur le trottoir, tout en canalisant mes grands gestes inspirés de quelque mauvais film ou d’un passage anachronique de romans de Kessel. Elle donnait aussi son avis sur les hommes qui m’accompagnaient avec une sagesse d’iguane qui fut belle et passionnée. Sa voix fouaillait les ventres et sa tresse majestueuse couronnait des siècles d’expérience. C'est Chauvel qui me fit découvrir Raspoutine et les tsiganes de ce Kessel qui venait dans mon enfance chez nous, avenue Victor Hugo, voir mon père qu’il connaissait bien et qui, pour m’amuser, croquait le verre dans lequel il venait de se désaltérer …





Christopher Dodd

Christopher Dodd, né le 27 mai 1944 et père d’une petite fille née en 2001, aujourd’hui sénateur (élu pour la quatrième fois !), était alors député du Connecticut. Nous avons été présentés à la fin des années 70 à Port-au-Prince par Aubelin Jolicoeur, maître des cérémonies de l’île et une amitié profonde nous a longtemps liés. Le sénateur Dodd a hérité de l’esprit chevaleresque de ses ancêtres irlandais dont il a le regard profond ; il a une élégance naturelle et s’intéresse aux êtres humains plus que la parade politique ne l’exige. Même si nous n’avons pas toujours été d’accord politiquement, il a souvent pris de positions courageuses, en particulier récemment sur l’Irak. Il avait aussi eu le courage de m’imposer à des dîners comme celui d’un anniversaire du Wall Street Journal, au début des années 80, où, sans connaître les règles du jeu politique et financier, j’avais discuté comme une pécore avec quelques sénateurs et représentants. Notre amour pour Haïti nous a longtemps liés. Par la suite, je revins bien plus rarement aux Etats-Unis et lui ne vint guère en Europe. Sic transit l’amitié de part et d’autre de l’Atlantique … Mais le souvenir en reste, chaleureux et joyeux.







David Douglas Duncan

Photographe vedette au magazine Life, auteur de plusieurs ouvrages et reportages sur Picasso, David m’a beaucoup aidée lorsque j’ai tourné aux Etats-Unis mon premier film pour le magazine de grand reportage de Chauvel, Vie et Mort d’un Journal. Par la suite, nous nous sommes revus de nombreuses fois à la Foire du Livre à Francfort, ou à Paris. Artiste d’une sensibilité et d’un talent que j’admire, aimant passionnément le sud de la France et la Sardaigne, il est l’auteur des plus belles photos que j’aie pu admirer sur la solitude du créateur ou sur les vibrations des tournesols se détournant du soleil lorqu'ils sont sous l'action des ondes émises par les pylônes électriques.





Catherine Dubreil

Notre vie serait parfois plus pauvre et bien différente sans les êtres de derrière les coulisses qui nous ont aidés et nous ont aménagé des tournants en douceur. Dès la fondation des éditions Antébi, Catherine (ci-dessus, à Francfort) est devenue mon assistante, dans le petit pavillon aménagé non loin des Batignolles. Jeune, ardente, fougueuse, d’une grande culture et d’un goût très sûr, rien ne lui faisait peur. Elle prenait à bras-le-corps l’ordinateur, la fabrication des livres, la conception des maquettes, et les divers problèmes de la vie courante. Elle s'adaptait à toutes les tâches, découvrait les requins parisiens, et se faisait les dents à l’apprentissage de l’humour, qu’elle a aujourd’hui très gaillard. Pour notre première Foire de Francfort, elle conduisait la camionnette de location et nous avons bravement monté un stand dont nous avons été très fières. Puis nous avons dormi chez ma chère Hanne Wendt, où nous avons passé des moments de paradis suspendu. Quand j’ai décidé de fermer la maison d’édition, Catherine a trouvé un travail immédiat aux éditions du Rocher … où je l’ai retrouvée pour la publication de mon dixième ouvrage, Edmond de Rothschild. L’homme qui racheta la Terre Sainte. Rentrée aujourd’hui sur ses terres bordelaises, elle est partie pour de nouvelles aventures, au son peut-être de l’accordéon qu’elle pratiquait si bien.

Nous chantons Tel qu’il est il me plaît de Fréhel.





Tillmann Eichhorn

Artiste multiforme, Tillmann a travaillé avec moi comme directeur artistique aux éditions Hologramme (livres de la collection « Chemins »), puis aux éditions Antébi (livres sur le Bébé avant sa naissance et Les habits du pouvoir : la Justice). Je lui dois de m’avoir appris ce métier que depuis j’exerce dans le domaine des multimédia.

Gravure de Tillmann


Josie Eisenberg

Dès 1969 et mon enquête sur Satan, j’avais rencontré le rabbin Josy Eisenberg, fort connu des télespectateurs français pour ses émissions, "La Source de Vie", qui avait été créée en 1962 et "A Bible Ouverte" qui venait d’être inaugurée en 1968. Né à Strasbourg en décembre 1933, auteur d’une quinzaine d’ouvrages, il a été le co-auteur du film de Gérard Oury, Les Aventures de Rabbi Jacob. A maintes reprises, il a fait écho aux livres que j’avais pu publier, dont un film, Autant en emporte le Levant, sur toute l’histoire de L’Homme du Sérail.





Julius Evola

C’est grâce à Dominique de Roux que j’ai pu rencontrer le sulfureux Julius Evola au dernier étage d’un palais romain, corso Vittorio Emmanuele … Né à Rome le 19 mai 1898, d'une famille de la noblesse sicilienne, officier de réserve dans l’artillerie, dadaïste, fasciste, l’auteur de la Métaphysique du Sexe et de Chevaucher le Tigre, hindouiste et bouddhiste accompli, a frayé avec les Rosenberg, Himmler ou von Pappen, et a influé sur Mussolini. Créateur avant-guerre du groupe Ur qui étudiait les techniques de la magie, il fut blessé à la colonne vertébrale à Vienne en 1944 et, lorsque je l’ai vu, il était paralysé, sur une chaise. Ses ouvrages n’en posent pas moins des problèmes spirituels de fond sur l'involution (et non l’évolution) de nos sociétés, même s’il se reconnaît dans un de ses poèmes comme un de ces « assassins aux mains carbonisées qui regardons le soleil ». A la publication du livre Ave Lucifer où je retraçai notre entretien, Evola voulut m’attaquer en justice. Il fut débouté.


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