Vitrine au drugstore et Tony Crawford, éditeur australien qui a fait traduire le livre en anglais et attend un partenaire américain ou anglais pour le publier :
ENQUÊTE
Au tout début des années 1990, je venais de fonder une nouvelle maison dédition, de finir le livre sur les jésuites, de commencer à travailler sur Le Bébé avant sa naissance avec des radiologues qui avaient accepté de me fournir les photos déchographies couleur et le Dr Kutner qui rédigeait le texte du livre, lorsque jeus lidée dun livre qui réunirait mes deux grand-mères, celle qui avait vu seffondrer lEmpire ottoman et celle qui avait été chassé de lEmpire austro-hongrois par le tyran Bela Kun en Hongrie. Cherchant de documents familiaux, je finis par tomber sur un portefeuille, confié par mon père avant sa mort à un cousin qui me le « rendit ». Dans ce portefeuille, quelques photos, un texte griffonné et trois lettres ahurissantes rédigées dune écriture anguleuse zébrant la page, parlant de guerre, de complots, et de francs-or dus par les Rothschild, mouvrirent les perspectives dune aventure où je devais mengouffrer pendant dix ans, sur la piste des ancêtres mais aussi des racines du monde moderne et des conflits actuels en Europe au Proche-Orient et dans le monde.
Lhistoire de cette recherche nécessiterait un livre en soi. Les hasards ou prétendus tels furent innombrables : je rencontrai des gens qui mont guidée, des bombes ont fait sauter des pans de maison derrière lesquels mattendaient les lettres de mon grand-père, un acheteur de terrains me révéla quil y avait encore en Israël quelques possessions familiales raflées au détour des cadastres.
LE RESUME DU LIVRE
Le livre raconte lhistoire de ce grand-père inconnu qui est mort en 1919, à lâge de 45 ans (alors que je suis née en 1945).
Ottoman, né en Syrie, il fut le « consul des Juifs » de Palestine, le « Petit Pacha de Jérusalem », le chevalier de la France, linterlocuteur privilégié des grandes familles arabes Husseini ou Nashashibi -, le familier des consuls, lhomme lige du baron Edmond de Rothschild, le bras droit du tyran Djemal Pacha, le soldat de Mustapha Kemal et ladversaire de Ben Gourion qui lui devait la vie. Ce fut une sorte de Lawrence dArabie de lautre côté du miroir, à lépoque des « capitulations », traités de commerce liant certains pays dOccident à lEmpire ottoman, et créant des zones franches, avec postes et tribunaux autonomes, ce qui laissait une grande marge de manuvre aux « protégés » et pions des grandes puissances. Dans ce livre, on voit aussi les premiers grands combats de la laïcité naissante, avec la loi Camille Sée qui permet aux filles daccéder aux études poussées, ou la loi Naquet sur le divorce. On assiste enfin au grand bouleversement de larrivée des juifs russes, souvent de langue allemande, avec leurs idées révolutionnaires, dans la Palestine ottomane à la population plus conservatrice, essentiellement sépharade ou de langue arabe, en ce qui concernait les juifs.
DOSSIER DE PRESSE
« Je nai jamais tenu à maffilier à aucun groupement, secret ou non.[
] Mes principes sont ceux de lhumanité entière et je néprouve pas le besoin den adopter de spéciaux.[
] Frère de tous les hommes, je ne veux pas adopter de frères privilégiés. Albert Antébi (1873-1919) faisait cette profession de foi universaliste à loccasion de lentrée dun de ses amis dans une loge maçonnique. La multiplicité des cartes de visite de cet Homme du Sérail illustre bien son refus constant de senclore sous une étiquette particulière. Il était juif certes, mais Syrien tout autant (né à Damas). Il était sujet de lempire ottoman (mort à Constantinople) ; mais aussi lami public n°1 de la France (où il avait fait ses études sous laffaire Dreyfus). Fondé de pouvoir officiel dEdmond de Rothschild, pour lequel il négocia lachat et le soutien de colonies juives en Palestine, il fryait ouvertement avec les grandes familles arabes du Proche-Orient. Directeur de lécole de lAlliance israélite universelle à Jérusalem, il fréquentait les allées du pouvoir turc et avait loreille des consulats occidentaux. Adversaire politique du sioniste Ben Gourion, il nhésita pas à lui sauver la vie lors des liquidations organisées par Djemal Pacha en 1915. Hanté par le Dieu dIsraël, il se confiait avec délice au Père Lagrange, dominicain fondateur de lEcole biblique de Jérusalem
Alors, agent double ? triple ? Non, go between-né. Emotif, home daction avide de tout changer très vite, convaincu quil pouvait faire agir ensemble tous les ennemis héréditaires du monde. Elizabeth Antébi, en racontant avec quelle ardente et élégante maestria ! son inénarrable grand-père, donne ici une démonstration sans pareille de lart dêtre petite-fille. Bon sang ne saurait mentir. » Yves-Noël Lelouvier, Télérama, 14 août 1996.
« [
]Elizabeth Antébi ouvre un volet moins connu de lAvant-hier occulté par hier, dun lointain Proche-Orient fasciné par lEurope alors sans complexe. Journaliste, écrivain, historienne par piété patrimonique, riche de 50 000 lectures darchives privées, elle nous offre la vie dun constructeur oublié de la Palestine juive, Abraham devenu Albert Antébi (1873-1919), son aïeul, né dans le quartier juif de Damas, « fleuron de lEmpire ottoman ». Formé en France, cet ingénieur des Arts et Métiers, directeur de lécole professionnelle de lAlliance israélite universelle à Jérusalem, a été un négociateur habile de la « colonisation » Rothschild, dont il est lhomme-lige. Antébi a le génie de la communication, il est naturellement proche des grandes familles arabes. Vous vivrez les affres de cette colonisation de la Palestine comme une conquête de lAlgérie sans larmée dun état puissant, vous serez haletant, curieux de la suite comme dans un bon roman daventure. Fut-il à ce point prophète ? Ou simplement interprète intrépide, courageux, dune conjoncture difficile, bon connaisseur des cultures affrontées dont il se sent proche.[
] Pieux, mais ouvert aux lumières de lEurope, le père rêve de pousser son fils préféré vers la « terre promise », la France bien sûr.[
] Le mariage avec Henriette Salomon équivaut au passage de la mer Rouge. Quelle épreuve pour la femme au sein du couple, lors de laccueil par la belle-famille, les femmes debout derrière les hommes pour les servir, la maternité quasi annuelle et les escapades ancillaires de lépoux aimant mais volage. Je sais gré à Elizabeth Antébi de reconnaître que les anciens empires (austro-hongrois et turc) étaient plus tolérants que les nationalistes qui sy sont greffés. » Pierre Chaunu, de lInstitut, Le Figaro, 7-8 septembre 1996.
« Né en 1873 à Damas (Syrie), Albert Antébi na très vite quune idée en tête, la France. Cette France quil vénère réalise son rêve en laccueillant le temps de ses études. Nommé ensuite directeur de lAlliance israélite universelle à Jérusalem, Albert devient très vite linterlocuteur privilégié des grandes familles arabes ou juives, des diplomates, des banquiers et autres acteurs fondamentaux de al création dIsraël. On découvre lampleur des désaccords entre juifs, désaccords qui commencent avec la langue : lhébreu, langue de Dieu, pourrait-il devenir langue des hommes, vivante, sans que cela ne soit blasphème ? Pour qui sintéresse aux coulisses de la création de lEtat dIsraël, cette biographie offre un précieux éclairage non seulement sur le monde dalors mais sur les conflits actuels. Elizabeth Antébi rend à son grand-père un hommage plus que mérité. Et si, comme le disent les juifs, lâme des hommes ne meurt jamais, il en est une qui doit se sentir aujourdhui particulièrement fière de sa descendance. » Caroline Bongrand, Elle.
« Les romans historiques haletants reviennent en force. Une nouvelle preuve en est donnée avec LHomme du Sérail dElizabeth Antébi, qui brasse avec fougue et vivacité des aventures fabuleuses. Au temps de la Jérusalem à la fin de lempire turc, une histoire damour entre un beau Syrien et une sculpturale Lorraine laisse voir els silhouettes dEdmond de Rothschild, David Ben Gourion, Mustapha Kemal. Un succès. » Gonzague Saint-Bris, Femme.
« Dans cette grosse biographie, sappuyant sur une considérable documentation de première main, Elizabeth Antébi fait revivre de façon très vivante le personnage de son grand-père Albert Antébi (1873-1919), représentant de lAlliance israélite universelle à Jérusalem pendant plusieurs décennies. Hyperactif et tempétueux, cet israélite ottoman a joué un rôle essentiel dans un monde juif où le sionisme proprement dit était encore peu important. Son but était la conquête pacifique et économique de la Palestine sous les auspices de la France. Ce livre est un apport fondamental à lhistoire de la Palestine et du judaïsme palestinien pour toute cette période et introduit une perspective historique que lhistoriographie sioniste a toujours négligée pour des raisons idéologiques. » Henry Laurens, Le Monde Diplomatique, Novembre 1996.
« A Tel Aviv une rue, à Jérusalem une impasse portent le nom dAlbert Antébi. Ottoman, juif, aimant la France et le cognac, marié à une Lorraine, ce personnage truculent a aidé bien des gens, y compris David Ben Gourion, qui dabord se méfia de lui. Ami des Rothschild comme des pachas, il a contribué à créer lEtat dIsraël. Une saga foisonnante de personnages, allègrement menée. » Alain de Penanster, Valeurs Actuelles.
« Lauteur suit les traces de cet homme au carrefour de plusieurs cultures, qui fut directeur de lécole professionnelle de lAlliance israélite universelle à Jérusalem, conseiller du commandant en chef de la Palestine ottomane Djemal Pacha, et devint le familier des consuls de France. Avant de mourir dun accès de fièvre à quarante-cinq ans, il met en place une structure humanitaire avant la lettre pour les milliers de réfugiés musulmans, juifs, grecs ou arméniens, chassés par la guerre, en affrétant à leur intention de nombreux navires français. » N. Weil, Le Monde des Livres, 17 mai 1996.
« 1873-1919. Damas, Tunis, Constantinople, Jérusalem. En nous racontant lhistoire édifiante de la vie de son grand-père, cest une saga de la population juive de Palestine davant la Déclaration Balfour quElizabeth Antébi nous propose. A travers la destinée dAbraham Albert Antébi, à la fois directeur décole, banquier, conseiller des grands de lempire ottoman, interprète et homme de confiance du baron Edmond de Rothschild, on découvre des éléments peu connus de la genèse de la re-création de lEtat dIsraël. Tout un microcosme aux intérêts divergents se retrouve de Jérusalem à Tel Aviv, de Roch Pina à Zichron Yaacov. Sionistes et antisionistes, Juifs orthodoxes et laïcs marxisants, pro-Allemands ou pro-Russes, anglophiles ou amis de la France, Arabes et Ottomans, Musulmans et Chrétiens.[
] Grâce à ce travail de recherche qui a nécessité entre autres le dépouillement de milliers de lettres, Antébi le magnifique sort de lombre. » Jean-Pierre Allali, Tribune Juive.
« Il est des personnalités qui, par leur caractère ou en raison des fantaisies du destin, ont une existence hors des normes, infléchie par des événements tellement inattendus quon les croirait issus de limagination fertile dun(e) romancier(-ère) ; il faut en outre du courage et du talent pour mettre en uvre le récit de semblables aventures ! Ces qualités nont pas manqué à Elizabeth Antébi qui, fascinée par la vie de son grand-père Albert Antébi, a rédigé une vaste biographie romancée de cet ancien directeur de lécole professionnelle de lAlliance à Jérusalem.[
] Albert (Abraham) Antébi nest pas un inconnu pour les historiens de la Palestine ottomane qui connaissaient plus ou moins son rôle comme représentant de lAlliance et de la Jewish Colonization Association dans les deux dernières décennies de la domination turque, lorsque se mirent en place les premières institutions créées par lOrganisation sioniste et les premières colonies collectivistes. Il courait même à son sujet des sortes des légendes, lui accordant un rôle décisif, mais secret, dans le développement urbain et économique de Jérusalem.[
] Mais il faut reconnaître que sa mémoire était bien effacée lorsquil y a une vingtaine dannées, Lucien Lazare, alors directeur du lycée René Cassin à Jérusalem, mavisa quil détenait un lot darchives de lAlliance découvertes par hasard quelques années auparavant dans lancienne école professionnelle, devenue lycée Crémieux, route de jaffa : un obus de mortier tombé dans la cour du lycée, alors que les élèves étaient heureusement en classe, avait endommagé une partie du mur et révélé lexistence dune pièce condamnée, contenant les archives de lécole depuis sa création, en 1880, jusquà la veille de la Seconde Guerre mondiale. Aidés du professeur Simon Schwarzfuchs, nous transportâmes cette masse de classeurs, registres et dossiers aux Archives centrales pour lhistoire du peuple juif, avec qui lAlliance entretient une convention de dépôt pour ses archives des écoles extérieures à la France et, lannée suivante, je passai quinze jours dans les caves du bâtiment de cette institution afin de classer, inventorier et rendre accessibles aux chercheurs ces documents qui détenaient une partie des mystères de la vie de Nissim Behar, dAlbert Antébi et de son successeur Samuel Loupo, dernier directeur de lécole professionnelle, fermée en 1930 et transformée en lycée privé.[
] Soixante ans après les événements de Constantinople, lune de ses petites-filles reprit pas à pas litinéraire de son aïeul, ce visionnaire entré vivant dans la légende de la Jérusalem de la Belle Epoque. Grâce à ce livre touffu, vivant et coloré, elle recrée sous les yeux du lecteur les heures glorieuses et tragiques dune famille toute entière liée à lépopée de lAlliance dans cet Orient tourmenté où surgissent à nouveau les antagonismes exacerbés déjà latents au début de ce siècle. » Georges Weill, Les cahiers de lAlliance, été 1996.
« A peine romancée, cette biographie passionnée dun homme passionné vient à son heure. On a cru pouvoir célébrer, il y a quelques années, le centenaire du sionisme, et un hommage mérité a été rendu aux premiers olim de lépoque qui étaient venus du Yémen lointain. Rien navait été dit, ou presque, de ces Juifs orientaux qui navaient jamais quitté la Grande Syrie et qui les avaient accueillis. [
] Tout ce qui comptait dans la Palestine de lépoque se côtoie dans les pages de ce livre, et ses annexes qui décrivent brièvement la vie des acteurs principaux la famille, les Allemands, les dirigeants de lAlliance, les Américains, les Anglais, les Arabes, les diplomates, les notables de lEgypte et de Jérusalem, lICA (Jewish Colonization Association), les Ottomans, les sionistes sont loin de les énumérer tous. Les bouleversements politiques de lépoque y trouvent un éclairage nouveau, à léchelle de Jérusalem, loin des bureaux et des grands centres de décision. Les racontars et les cancans ny sont pas oubliés. » Simon Schwarzfuchs, LArche, octobre 1996.
« Quest-ce quêtre adulte ? Elizabeth Antébi, écrivain, journaliste et éditeur, auteur notamment de LHomme du Sérail (NiL Editions) répond à la question posée conjointement par La Vie et lassociation Grande Ecoute. Cela sest fait pour moi en trois temps. Le premier fut la mort de mon père, javais trente-neuf ans. La deuxième fois fut la naissance de ma fille transmettre le flambeau. La troisième fois que je suis devenue adulte, cest quand jai écrit un livre sur mon grand-père. Lécriture ma permis de prendre congé de mon passé.[
] Comme la dit le moraliste Nicolas de Chamfort, si le hasard était responsable de tout ce quon lui attribue, il sappellerait Dieu. Devenir adulte, cest se mettre à lécoute de la manière dont le hasard, ou Dieu, vous guide. Pour devenir une grande personne, il faut dabord dire oui, puis non et enfin oui. Car si lon dit non au début de la vie, on napprend rien. Si on dit trop oui au moment de son adolescence, on a du mal à trouver son identité. Et si lon dit non à la fin de son existence, on se ferme à la vie et lon meurt désespéré. » Chronique
« Etre adulte » par Marlène Tuininga, La Vie, 5 septembre 1996.
A la foire du livre de Bruxelles, avec mon libraire, qui ma reçue princièrement, Mark Philipson :
Leurs réactions et témoignages :
« Pour Elizabeth Antébi, salut et paix.
Tu as fait une uvre grande et importante en mentionnant le souvenir de luvre importante dAlbert Antébi. Cest un matériel indispensable et sérieux pour de nombreux auteurs et chercheurs des années à venir. Merci. » A.B.Yehoshua, écrivain israélien.
« Votre cher Albert Antébi, cest vous ! Finalement, il y a plus dElizabeth dans Albert que dAlbert dans Elizabeth. Le même acharnement, le même entêtement, la même générosité, bref votre ancêtre est tout en vous pour les croisements génétiques, mais vous êtes toute en lui par le portrait psychologique. » Me Jacques Boedels, auteur des Habits du Pouvoir, la Justice.
« Votre beau roman fait davantage que remplir un devoir familial : il nous fait mieux pénétrer aux sources où lAlliance côtoie lémergence de lEtat dIsraël naissant. Je souhaite à votre Homme du Sérail le grand écho quil mérite. » André Chouraqui.
EXTRAITS
Lambassade de France a rouvert ses portes à Pera et le couple Antébi retrouve avec plaisir le bon vieux Ledoulx davant la guerre. Albert est immédiatement nommé drogman (interprète officiel).
Il ne va pas tarder à se charger de rapatrier le flot des populations de réfugiés, déportés et démobilisés. Avec le démembrement de lEmpire ottoman, il le sait, deux verrous de sûreté vont sauter et nul nen connaît les conséquences pour les siècles à venir : le premier, cest le verrou des détroits et laccès désormais acquis des Russes à la Méditerranée ; le deuxième et non le moindre, cet celui qui retenait les populations musulmanes du Proche-Orient unies sous la bannière du calife.
Plus que tout autre, Albert Antébi a une conscience aiguë de ces deux périls, le déferlement des idées révolutionnaires russes, la montée de lIslam. Sans oublier le troisième quil ségosille à prophétiser : la volonté allemande de dominer le monde.
Pour lui, il nexiste quun seul rempart, celui de la civilisation, incarnée par la France.
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