Cocktail de lancement
Avec les jésuites de la Nouvelle-Orléans.
ENQUÊTE
Jai croisé les jésuites et me suis penchée sur leur histoire à de nombreux tournants de ma vie professionnelle : En 1975, jai tourné un film pour la télévision, rebaptisé par les producteurs Le Concile noir. Pour premier livre publié par ma maison dédition, jai mené une enquête à travers le monde sur ce sujet que je connaissais assez bien, sous la houlette de quelques conseillers sourcilleux (les Pères Blet, Padberg, Ravier, Vandermeersh et OMalley), et avec laide du Père Calvez. Plus tard, en 1999, je présenterai près de Rome un CD-ROM consacré à la pédagogie jésuite dans les collèges dEurope, Roots for tomorrow, en trois langues.
Au moment du film, je métais en effet aperçu quaucun livre nexistait sur toute lhistoire des jésuites, avant leur suppression par le Pape et surtout après. Il nen existait pas non plus sur lexpansion géographique des jésuites, de lancien au nouveau monde. François Lebrun, agrégé dhistoire et docteur ès Lettres, grand spécialiste de lhistoire religieuse, sest donc chargé décrire toute la partie qui va de la fondation de la Compagnie à la dissolution par le pape Clément XIV, en juillet 1773. Et jai continué lhistoire, à partir de la restauration de la Compagnie par Pie VII (août 1814).
Liconographie est souvent tout à fait inédite. Elle résulte dune recherche fouillée dans les archives (en particulier américaines, mais aussi européennes et japonaises), de photos prises sur place, de photos prêtées aussi par des jésuites, sur une scène de théâtre de fin dannée ou participant à des activités sportives ou culturelles.
LE RESUME DU LIVRE
La Compagnie de Jésus a été fondée en 1540 par Ignace de Loyola, soldat devenu pèlerin, pour opérer une (Contre-)Réforme à lintérieur de lEglise, répondant ainsi à la Réforme protestante. Ses peintres, architectes, sculpteurs, astronomes, mathématiciens, humanistes, contribuèrent à son succès. Ses confesseurs influèrent sur les rois, ses prédicateurs sur les foules. Photos, gravures, aquarelles, statues, vitraux, objets insolites, pour la plupart jamais publiés à ce jour, témoignent des la façon dont les jésuites, de Macao à Washington, de lInde au Paraguay, ont contribué à modifier notre regard sur nous-mêmes et lunivers qui nous entoure. A la fin du livre, le Père John OMalley, s.j., professeur dhistoire ecclésiastique à la Weston School of Theology (Cambridge, Etats-Unis), conclue sur le modo nostro, le « mode de procéder » ou la manière jésuite daborder lunivers.
DOSSIER DE PRESSE
« Il aurait fallu beaucoup daudace à Elizabeth Antébi et François Lebrun, auteurs du magnifique livre-album intitulé Les Jésuites ou la Gloire de Dieu pour oser choisir un sous-titre plus spécifique et risquer « Ou la Gloire de lHomme » par quoi les iñiguistes - de Iñigo (Ignace), nom primitif des jésuites en Espagne sans dissimuler leurs fins ultimes, se distinguent de leurs prédécesseurs : tant il est vrai quils se sont avancés très loin par les moyens de la science, de lart et de la politique, sur les voies de lhumanisme. Mais quel beau livre ! Dabord, et cest bien jésuite, par le spectacle quil offre, de la couverture hautement signifiante où sont campés deux pères-mandarins, à la moindre vignette. Roland Barthes soutenait que le rôle révolutionnaire des jésuites tenait à ce quils ont substitué à lauditif que le Moyen Âge sacralise le visuel, jusqualors tenu pour pervers. Qui a mieux fait valoir cette thèse que les auteurs de ce livre avec la caution très autorisée du RP Jean-Yves Calvez. Ce nest rien retirer de la qualité des textes que de suggérer quavant même de le lire, on se jette voracement sur une iconographie dune saisissante variété, et qui fait sa juste place à la polémique contre les hommes noirs encore quil y manque quelques beaux Daumier. Des paravents de lépoque de Kano dite des Namban-Byobu aux grandes compositions de Castiglione le Chinois et des saisissants Christs guaranis aux fastes rococo rangés ici sous le titre Maestria de lillusion, cest tout le discours visuel du jésuitisme qui se déploie, analysé et mis en perspective avec un art consommé. » Jean Lacouture, Le Nouvel Observateur.
« Hitchcock, Buñuel, Fidel Castro, Jaruzelski, Saint-Ex, Foch, De Gaulle ont été, entre autres, leurs élèves. Et bien avant eux, Molière, Corneille, Diderot et aussi Voltaire qui, lui, ne les aimait guère. Aujourdhui, ils sont près de 4 millions dans le monde (dont 60 000 en France) à revendiquer le titre dancien élève des jèses. Le livre de François Lebrun et Elizabeth Antébi montre linfluence de lordre sur nos regards intellectuels. » Paris-Match.
« Un livre de vulgarisation intelligent et instructif ». Gérard Moatti, LExpansion.
« Une performance exceptionnelle dans lalliance du texte et de limage ». Notre Histoire.
« Lordre ignatien est ici non seulement raconté, mais montré, comme le requiert une organisation qui a, plus que toute autre, aboli la malédiction du regard dans la tradition chrétienne, jusqualors vouée à sacraliser louïe, à lexclusion des autres sens comme la très pertinemment relevé Roland Barthes dans son essai sur Ignace de Loyola. Présenter la Compagnie comme lordre du regard permet dinsister sur les fastes de lornementation baroque, abondante, visant à éblouir et à attirer le plus grand nombre. Ce que font très bien les auteurs de ces jésuites, en marquant bien que sil ny a point de style, il y a bien un projet jésuite de lespace, un goût profond de la prédication visuelle dont les grands cartographes de la cour de Chine et les fondateurs des réductions du Paraguay restent les modèles. Un livre magnifique ». LHistoire.
« Une documentation exceptionnelle, faite de documents, dessins et photos qui rendent particulièrement vivant et attrayant le récit de lhistoire mouvementée des Jésuites de 1540 à 1990. » Libre Belgique.
« La photo aurait pu être signée par un jésuite. Elle est de Cartier-Bresson. En noir et blanc, têtes levées et mains jointes, cinq ou six membres de la Compagnie de Jésus sont figés en pleine contemplation. Avec humour, car leur pieuse position nest que le fruit de la perception ironique de lil du photographe (pauvre pécheur !) : amateurs dart en soutane, les jésuites, dont les têtes affleurent sans le savoir le corps peint et dénudé dune jeune femme alanguie, nont pour seule contemplation que celle dun tableau, qui est caché au spectateur. Illusion doptique, fausse dévotion
Lhumour jésuite nest pas une fable. Et ces opticiens du monde, au regard incisif, ne se font plus dillusion depuis belle lurette. Pour la plus grande gloire de Dieu, ils ont choisi, depuis Saint Ignace en 1540, de faire corps avec le monde. Tels des caméléons, ils sont pauvres avec les pauvres, scientifiques avec les scientifiques, indiens avec les Indiens. Dans les collèges ou au fin fond de lAmazonie. De tout temps, ils ont engendré les pires fantasmes. Armée secrète, soldats de Dieu, ils sont aujourdhui 25 000 disséminés à travers les monde. Les clichés leur collent à la peau. Mais ceux que proposent conjointement les éditions Stock et Antébi ne sont pas des poncifs. Quatre cents dessins, photos, reproductions de tableaux, de maquettes, de manuscrits, retracent habilement et originalement lhistoire de cette Compagnie qui a suscité depuis cinq siècles, plus de méfiance et de persécution quune franche reconnaissance. En deux temps (le temps des missions, le temps de limmersion), Les Jésuites ou la Gloire de Dieu retrace la voie des disciples dIgnace de Loyola. [
] Au cur de toutes les cultures, on les distingue, dans ce véritable kaléidoscope jésuite, dans les moindres recoins de la modernité : une étiquette de vin californien, un prospectus de collège spécialisé dans la formation de femmes qui réussissent ( !) côtoient sans vergogne le plafond maniériste de léglise du collège romain Saint-Ignace ou les toiles contemporaines du scolastique slovène Marko Ivan Rupnik. Notre façon de procéder, explique dans la postface le père John OMalley, professeur dhistoire ecclésiastique à la Weston School of Theology de Cambridge (Etats-Unis), na jamais été routine ou mécanisme. Elle est avant tout dynamique. » On sen convaincra à la lecture de cet ouvrage, car cest bien lesprit dentreprise qui gouverne ce réseau de solitaires. » Jean-Michel Dumay, Le Monde, 14 décembre 1990.
« Pour fêter dignement le 450e anniversaire de la reconnaissance de la Compagnie de Jésus par le Pape Paul III, les éditeurs ne sont pas en reste. Du plus humble fascicule au prestigieux livre dart, le lecteur désireux de mieux connaître ces jésuites qui intriguent, séduisent ou irritent devrait trouver de quoi assouvir sa soir. Commençons par le dernier venu qui sans conteste sera perçu comme LE livre des anniversaires ignatiens. En 240 pages, Les Jésuites ou la Gloire de Dieu proposent une magistrale entrée dans laventure dun ordre qui a marqué et marque encore profondément la vie de léglise. Un ouvrage qui donne autant à voir quà lire. Un travail de fourmi a en effet permis aux auteurs de réunir une iconographie riche et souvent étonnante. » Bertrand Révillion, La Croix, 26 octobre 1990.
« En 1965, le monde comptait 36 000 jésuites. A la fin de 1990, ils ne sont que 24 000.[
] Louvrage de François Lebrun et Elizabeth Antébi décrit le parcours de ces combattants de la foi. Il est une rétrospective historique exhaustive et sereine, aux illustrations très instructives. » Alain de Penanster, Valeurs Actuelles, 5 novembre 1990.
« Théâtre, musique et sports dans les collèges jésuites du monde entier, éclipses de la lune observées par les jésuites de Chine, cartes dressées par des jésuites géographes, peintures et sculptures dartistes jésuites de tous les continents, telle est liconographie inattendue de ce bel album qui contient 300 photographies en couleur. Le texte fait une large place aux grands débats didées qui opposèrent les jésuites à Pascal et aux jansénistes, puis aux philosophes des Lumières. La postface, «Notre façon de procéder, donne la parole au père John OMalley, théologien jésuite. » Lu, Novembre 1990.
« Voici un ouvrage savant et fort bien illustré. Du gentilhomme pèlerin au nouveau préposé général, le père Kolvenbach, la prodigieuse épopée dune Compagnie qui enseigna la jeunesse, confessa les rois, explora le monde et na jamais oublié les pauvres. » LExpress, 21 décembre 1990.
« Tout sur les jésuites. Drôle, émouvant, surprenant, savant, probablement exhaustif ou peu sen faut. » Minute.
« Un excellent et très beau livre historique ». La Vie.
Ce quen pensent les Jésuites :
« Le livre est arrivé voilà quelques jours et il est magnifique ! Je lai tout de suite montré au Père Kolvenbach et lai laissé sur la table pour que notre communauté puisse ladmirer. Bravo pour tout le travail que vous avez mis à sa réalisation. Jespère quil en sera récompensé par des critiques chaleureuses et un succès des ventes. »
Père John J. OCallaghan, s.j., directeur de la Curie du Préposé Général de la Compagnie de Jésus
« Jai été enchanté de recevoir le livre, et encore plus de son contenu, de sa mise en page, de sa présentation. Vous pouvez à bon droit en être fière et heureuse et jespère qui aura le succès quil mérite. [
] Cela fut un plaisir de vous aider à préparer votre ouvrage et cest un plaisir au moins égal de voir le résultat de votre enthousiasme et de votre travail. »
Père John W. Padberg, s.j., directeur de The Institute of the Jesuit Sources, St Louis
EXTRAITS
Pierre angulaire de la Réforme catholique, le concile de trente, qui sest réuni à plusieurs reprises à partir de 1545 et qui a achevé ses travaux en 1563, ne reconnaît officiellement, en ce qui concerne la vie religieuse des femmes, que les ordres de vie monastique. Doù les difficultés quallaient rencontrer celles qui concevaient un « apostolat hors les murs » et qui choisiraient de sinspirer de la spiritualité ignatienne. Très tôt cependant, saint François de Sales, fondateur avec Jeanne Frémyot de Chantal, de lordre de la Visitation en 1610, et saint Vincent de Paul, fondateur des Lazaristes en 1625 et des Filles de la Charité, avec Louis de Marillac, tentent délaborer des structures nouvelles permettant aux femmes dallier la contemplation au service apostolique. Tous deux seront obligés de se plier aux idées du temps et de choisir entre les deux modes daction, le premier retirant les Visitandines du service des pauvres et les enfermant dans un cloître (ce qui était en réalité leur vocation première), le second, à linverse, renonçant au titre de religieuses pour les Filles de la Charité. Dans ce contexte, on peut comprendre le courage quil fallut à une femme comme Maria Ward pour sobstiner dans une voix « scandaleuse » aux yeux du monde et de lEglise, et la force quelle mit en uvre pour arriver à convaincre le pape de les protéger, elle et ses compagnes. On peut aussi comprendre de quelle nécessité fut lappui des gens haut placés à la Cour ou à Rome, la méfiance et lisolement qui frappèrent la plupart des fondatrices de ces compagnies dun nouveau style et lextrême prudence des jésuites, directeurs de conscience des femmes de spiritualité ignatienne....
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