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1970-1971 : reporter à France-Culture pour l'émission "Panorama" de Jacques Floran. A lépoque, Jacques Floran menvoie en reportage à Sochaux, enregistrer « les Michelin », première grande confrontation avec les « conflits sociaux ». Isidro Romero, réalisateur de films, calme le jeu et me permet denregistrer dans de bonnes conditions. Le reportage se termine par : « Nous sommes en marche et le patronat avance à reculons. » Pour France-Culture, je fais aussi un reportage à lasile de La Borde, au Château de Cour-Cheverny. Je parle longuement avec un producteur qui est là, lex-mari dune star, et un compositeur, J.B. qui me joue des morceaux extraordinaires au piano. Ce moment invraisemblable où nous regardons la télévision dans la salle commune et où Simone Signoret, présentant la projection dun de ses films, dont J.B. avait composé la musique, déclare : "J.B., un ami d'enfance, est devenu fou. Je peux le dire car il assume pleinement sa folie." : le rire strident dans la pièce, le silence, le visage tendu de B., les dents serrant la pipe. Au retour, très calme, quand nous traversons le parc plongé dans la nuit, il me dit : « Pourquoi vous avez mis des épingles dans mon courrier ? » Au moment de lenregistrement radio, quand le technicien arrive, il joue un morceau magnifique. Je suis revenue à Paris avec les mouvements lents, comme eux tous, leur temps suspendu, les yeux écarquillés devant les passants qui s'engouffraient dans une boîte pour en ressortir plus loin, en courant sur des escaliers qui couraient sous eux.
La radio menvoie « couvrir » les fêtes anniversaires du deux millième anniversaire de lEmpire Perse organisées par le Shah dIran. Lavion qui doit se poser à Chiraz, est détourné sur Téhéran après une alerte à la bombe, deux incendies de moteur et une mauvaise sortie du train datterrissage. A côté de moi, Léon Zitrone me tient la main, en face, stoïques, Jean-Marie Cavada et Jean Lanzi. Derrière, les pâtissiers de Potel et Chabot qui ont peur pour leur pièce montée. En Iran, je vais au Son et Lumière au bras de Silvano Villani, du Corriere della Serra. Nous nous abritons du froid en attendant les rois dans une anfractuosité. Des autocars sarrêtent et dégorgent les grands de la planète qui se croient à labri des regards. Le Négus dEthiopie déplie un large mouchoir à carreaux et se mouche, la Begum redresse discrètement une bretelle de combinaison. Nous nous mêlons à la petite troupe et comme nous sommes en smoking et robe du soir, on nous dirige vers lestrade princière et royale. Tout en marchant, je parle à mon voisin, un grand et bel homme au flegme britannique que je crois avoir vu quelque part, à la télévision peut-être : « - Oh, dit-il, vous vous appelez Elizabeth, amusant, isnt ? » Je comprends avec retard quil sagit du Prince Philip. Après les fêtes, nous décidons, Clara Falcone du Tempo et moi, de visiter lenvers du décor, avec un guide et une jeep, jusquau désert de Nishapur. Plus tard, je visiterai le nord, jusquà la frontière afghane, avec le correspondant de Life, celui de lAFP (qui sexclame à tout bout de champ : « Moi qui suis fait pour lamour et les caresses ! ») et une journaliste férue daventure. Est-ce à mon retour que Djavad Alamir décide de memmener au bal des Petits Lits Blancs ? Nous discutons toute la soirée avec Hoveyda. Jy pense souvent depuis son emprisonnement et sa fin tragique, jentends sa voix qui me dit de rejoindre le groupe pour la photo, je vois lorchidée à son revers. Le monde dansait sur un volcan et nous le pressentions déjà. Juin 2003 : Participe à l'émission sur Madame Claude d'Elsa Brunet (France-Culture)
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