Ma vie est un Roman
Personnages




Dimitri Archontakis

Celui qui devait devenir le maire ad aeternitatem de Rethymnon en Crête est venu perfectionner son allemand à la fin des années 60 à Grafrath, non loin de Münich, à l’Institut Goethe où je me trouvais moi-même. Nous sommes devenus très amis et cette amitié s’est retrouvée fort bien conservée lorsque je suis venue, quelque quinze années plus tard, en vacances en Grèce avec Derrick (Ceyrac). Dimitri ( à g. sur la photo) avait le verbe fleuri, m’appelait louloudi mou (« ma petite fleur »), katsikaki mou (« ma petite chèvre ») et m’emmenait parfois dîner à Münich. Je retrouvais avec lui mon amour pour la langue grecque et pour cette archéologie et cette mythologie tant aimées. Il est, je crois, aujourd’hui devenu aussi le fondateur d’un centre d’art en Crête.





Bettina von Arnim

C’est à Berlin que j’avais découvert Bettina dont le nom seul fait rêver puisque c’était celui d’une égérie des poètes allemands. Peintre et descendante de la première Bettina, elle a réalisé des toiles qui m’ont rappelé les dessins de Ray Bradbury, entrevus aux Etats-Unis lorsque je préparais mon film sur les auteurs de science-fiction, les Evadés du Futur. Née en 1940 dans le Brandenboug, elle a fait partie du groupe Kritscher Realismus (« réalisme critique ») et vit aujourd’hui en France, dans le Lot.





Fernando Arrabal

Le poète et dramaturge espagnol Arrabal a été l’un des premiers que j’ai interviewés lorsque j’ai commencé à écrire dans l’Express puis dans le Magazine Littéraire. Il venait alors de fonder le mouvement Panique (du mot grec Pan qui veut dire « Tout ») avec Alex Jorodovsky et mon ami Roland Topor. Satrape pataphysicien, il écrit, peint, et tient parfois salon, non loin de chez moi, de l’autre côté du pont et à deux pas du jardin-square des Batignolles.
Ma photo aux rendez-vous d’Arrabal : http://www.arrabal.org/mag46.html





Père Arrupe, s.j.

Lorsque j’avais tourné à Rome mon film sur les Jésuites pour la télévision française, le Père Calvez m’avait promis que, s’il était réussi, je pourrais, comme je le souhaitais ardemment, rencontrer le Père Arrupe, préposé général de la Compagnie. J’avais entendu dire qu’il avait été jeune prêtre (et médecin) à Hiroshima, au moment de l’explosion de la bombe atomique. Qu’après avoir soigné sans relâche les blessés et assisté les mourants, il avait célébré la première messe dans la cathédrale éventrée. Pour moi, en toute naïveté, il représentait, comme dans les Frères Karamazov, une sorte de staretz Zosime à qui je pourrais poser la question du Mal. Le Père Calvez tint parole. Je me rappelle cette entrevue à Rome, en 1976, qui dura plus longtemps que prévu, les longues mains du Père Arrupe et sa voix douce, basse, son regard, comme s’il était seul à lire une partition qu’il pouvait seul interpréter. Un passage qu’il a écrit, et que j’ai cité dans le CD ROM consacré à la pédagogie jésuite, résume à mon sens ce que j’ai entendu dans le secret de cette pièce non loin du Vatican :

L'amour que le chrétien porte aux hommes le poussera à monter jusqu'à la locomotive pour guider le train dans la bonne direction. Cela exige de dominer les commandes, de connaître le territoire où l'on va, le système de contrôle des aiguillages, et aussi les démons qui les manoeuvrent. Dans la locomotive, les hommes de bonne volonté ne suffisent pas, ni même les plus savants dont parle la renommée. Il y faut des sages, des hommes spirituels, des exorcistes qui sachent conjurer les démons qui mènent le monde.

Parfois, un large détour par des voies abruptes sera l'unique façon d'éviter la catastrophe. Il faudra affronter la colère des passagers qui, installés en queue du train, n'apprécient qu'une conduite plus sécurisante. Le chrétien ne doit jamais oublier l'éthique fondamentale, sans convertir les moyens en fins, ce qui équivaudrait de nouveau à abandonner la locomotive et l'attention à l'avenir pour s'enfermer dans un wagon laboratoire, au milieu du train, aussi coupé du réel que le fourgon de queue. (extrait de Pedro Arrupe, s.j., Promouvoir la Justice, supplément à Vie Chrétienne n°200)





Maud Augustin von Conta

Par Maud, sans que je l’aie su, m’est venu ma passion pour Haïti, attisée lorsque j’ai connu Mathilda Beauvoir, superbe danseuse révélée par le Théâtre des Nations et mambo (prêtresse) redoutée, réitérée lors de ma rédaction d’une Encyclopédie en plusieurs volumes sur les Antilles et la Guyane Arawak, époque à laquelle j’ai connu Jolicoeur. Maud fut la première à m’avoir révélé la poésie propre à chaque Haïtien, cet accent roucoulant, et surtout ce rire et cette sagesse sur les choses : « Les églises, me disait-elle, ont été créées par le Bon Dieu pour que les pauvres des cases puissent s’habiller chaque dimanche et passer au salon. » Elle a partagé ma chambre, à Grafrath, lorsque nous suivions les cours du Goethe Institut, dans les années 1960. Puis nous nous sommes retrouvées à Munich, lorsqu’elle a épousé un Allemand, dont elle a deux superbes enfants. Maud est toujours belle avec des yeux de girafe et un rire en cascade, nostalgique, philosophe.





Kosta Axelos

Directeur aux Editions de Minuit, spécialiste de Heidegger, Kosta Axelos, philosophe éminent, joue ici avec la clown canadienne Chatouille (Sophie Cotté).





Sylvie Barnaud

Sylvie (ici avec Claude) était ma toute jeune voisine, lorsque je lui ai proposé de travailler avec moi sur le livre de Jacques Boedels, que je publiais aux éditions Antébi. Efficace, rapide, avec un sens déjà grand des relations publiques, elle a accompli un travail précieux. Depuis, elle a grimpé quelques échelons dans le métier qu’elle aime et elle est devenue commissaire de police.









Janine de la Bastide

C’est par Anne de Boismilon que j’ai connu Janine de la Bastide, châtelaine de Pressac. Nous lui devons des moments de magie irremplaçables, inégalables. Elle m’a toujours reçue avec une générosité sans faille, un enthousiasme jamais démenti malgré les soucis (financiers en particulier) qui s’amoncelaient.

A g., Janine avec, en médaillon, le château. Au milieu, Anne et moi en petite filles de la comtesse de Ségur. A dr. avec Jean Repiquet, devenu par la suite secrétaire du Conseil de l’Ordre des avocats. En-dessous, vue générale de Pressac, et de la salle-à-manger où Marie nous mitonnait de si bons petits plats !





Stéphane Battistaki

Brève rencontre d’un jeune acteur grec (il a joué, je crois me rappeler, dans Elektra de Cacoyannis) au cours de l’automne 1966 à Mykonos. Il m’invitait à trinquer au sommet rond des églises minuscules blanchies à la chaux : « On est plus près du ciel. »


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