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J’ai donc découvert que ce monsieur Carbonel avait été surveillant, puis éducateur d’enfants délinquants, avait envisagé la carrière militaire et avait fini statisticien agricole. Comme d’autres se vantent de leurs campagnes, il se targuait d’être « l’archétype de l’homme du commun » – tel l’avait labellisé le pape de l’art brut, Jean Dubuffet, avec lequel il avait entretenu une correspondance de plus de vingt ans, dont une partie a été publiée en 1992. Ses tableaux ont été fréquemment exposés à Londres, à Paris, à New York – dont l’exposition « Les singuliers de l’art » au Musée d’Art moderne de Paris (1978).

A la suite de nos premiers échanges, Pierre Carbonel m’a donc envoyé la “correspondance de Jean Dubuffet à Pierre Carbonel” intitulée Lettres à un Animateur de Combats de Densités Liquides, Editions Hesse, 1992, ainsi que la photo d’une de ses œuvres Stone Face (« Tête de Roc »), 1979, exposée début 2001 à la Galerie Luise Ross de New York.
ANNONCE ! A Lille se tient au Musée d’Art Moderne Lille Métropole, du 15 octobre 2005 au 29 janvier 2006, une Exposition Dubuffet et l’Art Brut qui confronte, pour la première fois en France dans un projet d’importance, des œuvres de Jean Dubuffet (1901-1985) et des œuvres d’art brut. Préparée en collaboration avec le Museum Kunst Palast de Düsseldorf et la Collection de l’Art Brut à Lausanne, l’exposition trouve une résonance particulière au Musée d’art moderne Lille Métropole avant sa fermeture pour travaux, prévue en 2006. En effet, une extension conçue par l’architecte Manuelle Gautrand permettra de présenter en permanence, à l’horizon 2007, la donation L'Aracine, la plus importante collection publique d’art brut en France. Ainsi agrandi et reconfiguré, le Musée sera le seul, sur le plan international, à proposer au public l’accès à une collection prestigieuse d’art moderne, à un ensemble d’œuvres contemporaines de référence ainsi qu’à une collection d’art brut sans égale en France.



Et puis, il m’a raconté l’histoire du stylo bille qui peut intéresser les lecteurs aspasiens. Voilà donc notre échange :

----- Original Message -----
From: Xylith41@aol.com To: antebiel@claranet.fr
Sent: Monday, March 22, 2004 7:48 PM
Je viens de refermer le Journal d'Aspasie et suis tout reconnaissant de voir que mon nom y est cité (euh...il est peut-être temps que l'on parle un peu de mon oeuvrette) Toutefois ne pas faire de confusion avec « Art Brut », qui s'applique aux créateurs d'art n'ayant jamais eu de contact ni avec l'art ni avec les courants culturels, ce qui n'était pas mon cas . On me situe plutôt dans "Neuve invention" ou "Outsider Art". A Lausanne, seules sont exposées les collections de l'Art Brut.
Ma compagne m'attend pour passer à table pour le dîner je dois donc y aller, mais nous aurons bien

Dear Queen Elizabeth, ces "sculptures" qui pourraient être intitulées de façon un peu banale "les grandes dames", sont en fait des silhouettes réalisées sur bristol grâce à ma technique de densités liquides, collées sur bois et découpées ensuite. Le derrière de ces dames a été ensuite habillé par découpe et assemblage d'éléments des dites densités... L'ensemble forme un groupe de huit personnages pour lesquels j'ai réalisé une structure de bois que je suis en train de finir d'habiller et consolider dans la garage qui me sert d'atelier.
Mille révérences. P.

Chère Elizabeth A, je vais poster dans l'après-midi une enveloppe contenant la correspondance de Dubuffet à vous dédicacée pour célébrer notre rencontre et quelques extraits de presse concernant mes trouvailles techniques. L'article de Kate Wodell dans Art in America, qui m'a questionné lors du vernissage chez Luise Ross, me paraît être particulièrement correspondre à ma recherche.
J'ai joint l'intégralité de l'article d'Art et Thérapie, en précisant cependant que : j'ai arrêté puis repris ma recherche (comme le conseille Dubuffet) à plusieurs reprises. J'ai la chance de pouvoir maintenant plonger dans les éléments de "densités liquides" (nom de baptême de J.D. pour décrire mes techniques).
J'aime assez l'article de Karlin sur Artnet.com pour le qualificatif de "major find" par lequel il conclut sa courte présentation (je frétille !!!).
Je me sauve: ma coiffeuse Arrive.
Bien à vous. Carbonel.

Mais oui, c'est encore moi, chère Elizabeth A., qui vous accable de courriers, mais je n'ai pas rien à dire: Tout d'abord m'enquérir sur le sort de mon envoi d'hier, avez-vous bien reçu cette grande enveloppe?
Ensuite, vous aviser de la démarche que j'ai faite hier à la librairie Labbé à Blois après avoir re-consulté votre site au chapitre "livres". J'ai pu me rendre compte que beaucoup de titres étaient épuisés: je voulais commander "Ave Lucifer" et "l'Homme du Sérail" j'ai finalement commandé le second encore disponible.
Avant-hier, j'ai eu l'occasion de relancer mon ami Laurent Danchin (search on this name...) il est prof. agrégé de lettres mais surtout écrivain et chercheur très actif sur l'art singulier, correspondant en France de Raw Vision. Il a entre autres publié fin 2001 aux éditions Terrail un superbe livre sur l'oeuvre de J.D. magnifiquement illustré.
J'ai fait sa connaissance en recevant il y a qqs années une étude dédicacée sur le cabinet du Dr. Gaston Ferdière, lequel faisait partie de mes relations amicales...y avait été publiée à mon insu une lettre par moi envoyée au célèbre médecin psychiatre d'Antonin Arthaud pour l'inciter à se réconcilier avec J.D.. J'ai donc relancé Laurent pour qu'il questionne son oncle (avec qui il a peu de contacts) à Ramatuelle sur Calles. Il m'a promis de me tenir au courant de cette recherche.
Enfin je voulais vous remercier, chère Elizabeth pour avoir publié dans votre journal ces fameuses "grandes dames" . A bientôt peut-être à travers les octets. Pierre

Bonjour chère Elizabeth Antébi, hier, étonné de n'entendre pas parler de ma commande à la librairie Labbé, je suis passé pour me renseigner. Il m'a été répondu que (contrairement à ce qui m'avait été dit) "L'homme du Sérail" était épuisé et sa réédition aléatoire.
J'ai pensé qu'il vous intéresserait de connaître la suite de ces événements et la raison pour laquelle je n'ai pu vous faire part de mon sentiment quant à la lecture de l'ouvrage.
Je reste un fidèle visiteur d'antebiel.com et fait profiter tout mon carnet d'adresse de l'emplacement du site.
L.D. ne m'a toujours pas fait part des résultats de ses démarches. Aux dernières nouvelles, il me disait n'être plus guère en contact avec son oncle et avoir l'intention de faire intervenir sa mère. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant.
J'ai aussi l'intention de vous raconter l'histoire de mon amie prof. d'espagnol dont le père Jorge Meyne, réfugié en Argentine en 1940 a lancé avec un certain Biro les premiers crayons à bille auxquels leur nom est resté attaché grâce à leur association sous le mot espagnol "birome". Nous avons grâce à Internet retrouvé trace de son père et appris son décès. Biro et Meyne étaient d'origine hongroise et avaient fui la Hongrie en 1936.
Avec mon très amical souvenir, bien à vous. Pierre Carbonel.

L'histoire du stylo-bille :

De: "Elizabeth Antébi" <antebiel@claranet.fr>
À: <Xylith41@aol.com>
Objet: Re: l'homme du sérail
Date: dimanche 18 avril 2004 10:58
Qu'est-ce alors que l'histoire du crayon à bille ? Biro est le nom d'un éditeur de beaux livres d'origine hongroise, Adam Biro, y a-t-il un rapport ?
A bientôt, amicales pensées, Elizabeth

----- Original Message -----
From: Xylith41@aol.com
To: antebiel@claranet.fr
Sent: Sunday, April 18, 2004 6:19 PM
Subject: Ladislao Biro y Jorge Meyne
Voici extrait du site "Pagina principal" le départ de l'association "Biro-Meyne" :
Ya en el siglo XIX se habían realizado algunos intentos de fabricación de una pluma que tuviera un rodamiento en su punta, como el producto utilizado por John L. Loud en 1888 para marcar el cuero. Pero no fue hasta 1938 cuando el inventor húngaro Ladislao Biro inventó un bolígrafo que tuvo éxito a nivel mundial. Una tinta viscosa y oleaginosa servía para este tipo de plumas, evitando manchas porque prescindía de la punta embebida en tinta. Se llamó birome al invento por la asociación del apellido Biró y el de su socio Meyne. El término birome se convirtió en sustantivo. (Dès le XIXe siècle, il y avait eu des tentatives de fabriquer une plume avec une bille à la pointe, comme l'instrument utilisé par John L. Loud en 1888 pour marquer le cuir. Mais ce ne fut qu'en 1938 que l'inventeur Ladislao Biro inventa un stylo à bille qui se vendit dans le monde entier. On utilisa pour ce type de plume une encre visqueuse et oléagineuse pour éviter les taches. On l'appela "birome" par fusion des noms de son inventeur Biro et de son associé Meyne. Ce terme est aujourd'hui devenu un substantif en espagnol.)
Je ne pense pas qu'il y ait un quelconque rapport entre Adam Biro et Ladislao Biro inventeur du crayon à bille ( "boligrapho")
Mon amie Lucile Meyne, professeur agrégé d'espagnol avec qui nous avons effectué une recherche sur Internet, est la fille de Juan Jorge Meyne cité dans l'article ci-dessus.

Et le Baron Bich dans tout ça qui a donné son nom au Bic ?

En 1944, Biro vendió la patente norteamericana a Eversharp-Faber por dos millones de dólares, y, en Europa, a Marcel Bich (fabricante de los bolígrafos Bic). A partir de 1946 preside varias sociedades y compañías, y además logra hacer viajar a numerosas familias desde Hungría para que se radiquen en nuestro país. En 1981 comienza a trabajar en lo que sería su último invento, el cual lamentablemente no pudo concluir, el enriquecimiento del uranio. A los 86 años, José Ladislao Biro falleció el 24 de octubre de 1985 en el Hospital Alemán de Buenos Aires. (En 1944, Biro vendit deux millions de dollars le brevet nord-américain à Everharp-Faber, et, en Europe, à Marcel Bich qui fabriqua les "Bic". A partir de 1946, Biro présida de nombreuses sociétés et fit émigrer en Argentine plusieurs familles hongroises. En 1981, il commença à travailler à sa dernière invention sur l'enrichissement d'uranium, mais il ne put mener ce travail à bien. A l'âge de 86 ans, Jose Ladislao Biro mourut le 24 octobre 1985 à l'hôpital allemand de Buenos-Ayres.)

De: <Xylith41@aol.com>
À: <antebiel@claranet.fr>
Objet: la birome
Date: lundi 19 avril 2004 19:16
Chère Elizabeth Antébi, par petits morceaux piqués sur le web, je vous ai envoyé l'histoire résumée de l'origine du crayon à bille. Mon Harrap's english-french ne retient que le mot "biro" pour stylo à bille -le "me" pour Meyne s'est envolé mais l'espagnol emploie encore le mot "birome" à l'origine marque déposée. C'est en recherchant ce qu'était devenu le père de mon amie Lucile Meyne, qu'ensemble sur mon ordinateur nous avons trouvé plusieurs sites (recherche : Ladislao Biro + Juan Jorge Meyne). Lucile n'a vu son père qu'une fois : en 1946 lorsqu'il est revenu pour savoir ce qu'était devenue son épouse la mère de Lucile prof. de philo et faire connaissance de Lucile . Il avait abandonné femme et enfant pour fuir en Argentine. après ces retrouvailles sans suite il est reparti à la tête de ses affaires en Argentine et n'a plus donné signe de vie. Ainsi grâce à Google, nous avons retrouvé Mariana Biro fille de l'inventeur Ladislao Biro. Mariana dirige l'Escuela del Sol près de Buenos Ayres, elle a utilisé mon fax pour envoyer à Lucile toutes ses archives sur l'évolution des affaires et relations de leurs pères respectifs. Ainsi, Lucile a-t-elle appris le décès de son père en 1990 mais aussi qu'il ne s'était jamais remarié bien que menant une vie fort mouvementée grâce à sa fortune qui aurait semble-t-il été dispersée. Lucile est allée en Argentine passer quelques jours chez Mariana . Elles sont devenues de grandes amies. Ainsi, avons-nous découvert cet aspect merveilleux de la recherche sur Internet et des possibilités que nous apporte cette recherche. Bien entendu si vous avez l'occasion de passer par Blois c'est avec plaisir que je ferai votre connaissance, comme vous me le proposiez au début de nos échanges.
Bien à vous, chère Elizabeth Antébi.
Pierre Carbonel

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