ENQUÊTE
En 1980, javait commencé à travailler, introduite par mon « ange gardien » William Skyvington, pour lagence de conseil en communication Copexen, sur des journaux dentreprises (Siemenscope) et rapports annuels (en particulier pour Schlumberger). Un jour, le directeur de Copexen me proposa décrire une histoire de lélectronique, subventionnée par Thomson. Jacceptai, à la condition expresse de réaliser une enquête journalistique et non publicitaire, et daller enquêter dans le monde auprès des témoins encore vivants, en particulier aux Etats-Unis et au Japon, mais aussi en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Il eut le courage daccepter. Il en fut récompensé par un montage déditions internationales à partir de la France, avec un texte rédigé dabord en français, ce qui était une exception à lépoque et, à ma connaissance, ne sest pas reproduit. Me heurtant à des réticences de la part des techniciens français interviewés, je décidai, forte de mon expérience à la télévision, daller dabord chercher la caution des Prix Nobel et grands industriels américains et anglais, puis des allemands et des japonais, associés en « comité-conseil » chargé de relire et corriger, dans leur spécialité et pour leur pays respectifs. Je me suis donc retrouvée dans les cars et trains américains (je ne conduis pas), poursuivant quelquun comme John Bardeen, double Prix Nobel de pshysique (pour le transistor et la supraconductivité), de Chicago à lautre bout de lAmérique, Santa Barbara, sur la Côte Ouest, et très exactement à Turnpike Lodge où il passait ses vacances. Sans doute touché de me voir mettre tant dentrain à sa poursuite, il accepta de faire partie de mes « conseillers »
le jour où je saurai quun transistor nest pas un poste radio mais une pièce délectronique. Il tint parole. De Bardeen, jai une lettre datée du 18 janvier 1982, dune extrême précision concernant linvention du transistor. Mes renontres avec les autres furent plus conventionnelles, mais parfois aussi rocambolesques : ainsi du professeur Fukui à qui je donnai rendez-vous dans un hôtel traditionnel japonais, au défi de toute décence, mais qui eut la gentillesse de sourire et daccepter lui aussi de faire parti du comité.
LE RESUME DU LIVRE
En moins dun demi-siècle, lélectronique puis linformatique ont révolutionné les communications, linformation, la médecine, la guerre, la vie quotidienne. Deux générations seulement ont été témoins de lessor de la radio, de la télévision, du radar, du magnétophone, du transistor, du laser, de lordinateur domestique : derrière ces événements, des prophètes, des savants, des inventeurs isolés ou payés par lArmée, des financiers audacieux, des laboratoires combatifs, des stratégies nouvelles. Au moment où ce livre a été publié (début des années 1980), on ne connaissait pas encore Internet ou la carte à puce. Mais on pressentait déjà un bouleversement dont les grands témoins étaient encore vivants et les conséquences innombrables. Cette encyclopédie pas comme les autres, issue dune enquête dans le monde entier, raconte une histoire incroyable, mais présente aussi des articles techniques précis, près de 400 photos et illustrations, sous lautorité de conseillers scientifiques comme Pierre Aigrain, alors directeur scientifique et technique du groupe Thomson, le Pr. Hiroyasu Funakubo de luniversité de Tokyo, William Gosling de luniversité de Bath, Frank Tetzner, président de la presse électronique internationale et deux Prix Nobel, Philip Warren Anderson, des Bell Telephone Laboratories, et linventeur du transistor John Bardeen, de luniversité dIllinois-Champaign.
DOSSIER DE PRESSE
« A ce jour, personne navait publié une grande histoire mondiale de cette technique qui est en train de bouleverser notre vie quotidienne. Lentreprise était denvergure et lon serait tenté dun rechercher le promoteur dans une multinationale du secteur, ou chez un grand éditeur scientifique américain. Il nen est rien. Ecrit en français et traduit en anglais, édité simultanément aux Etats-Unis et en Europe, imprimé au Japon, bénéficiant du concours des conseillers scientifiques internationaux les plus prestigieux enla matière, La Grande Epopée de lElectronique a pour auteur une journaliste française, licenciée ès lettres et en histoire de lart ! « Ma méthode est très simple, confie Elizabeth Antébi : jai rendu visite aux plus grands savants (prix Nobel
) et je leur ai fait recommencer leurs explications jusquà ce que je comprenne. » De cette méthode, résultent trois qualités essentielles que naurait peut-être pas pu réunir un spécialiste de lélectronique. Tout dabord rien nest supposé connu ou laissé dans lombre : pas besoin de connaissances scientifiques pour comprendre. Ensuite, lenthousiasme du profane à la découverte dun monde inconnu renforce lintérêt du récit : cest tout le contraire du ton blasé de lexpert traditionnel infligeant ses connaissances et cherchant à vous en mettre le plus possible. Mais la qualité essentielle de ce livre est celle de lécriture : un style dense et précis qui évite les jargons dont raffolent les informaticiens et les électroniciens. Une clarté dexposition à laquelle la maquette luxueuse, enrichie de nombreuses photos et schémas en couleurs, contribue beaucoup. La Grande Epopée de lElectronique est un ouvrage double, à la fois historique et encyclopédique. Mais on ne mélange pas les genres. Une quinzaine darticles hors texte écrits par les plus grands spécialistes internationaux viennent compléter les connaissances scientifiques et techniques du lecteur sur des points précis (le transistor, la lumière cohérente, la télévision
) mis en évidence par le récit historique. » Pierre Virolleaud, Usine Nouvelle, 11 novembre 1982.
« Elizabeth Antébi a sillonné le onde et rencontré les Grands Initiés de lélectronique. Au cours de ses trois ans denquêtes, elle leur a dit : « Initiez-moi ». Il en est résulté un ouvrage superbemement illustré, réalisé en liaison avec des Prix Nobel et des académiciens de tous pays. Elle a confié à Frédéric de Towarnicki pourquoi elle a voulu écrire une histoire mondiale de lélectronique, racontée à tous.
De Paris à Tokyo, de New York à San Francisco, haut lieu mondial de la microélectronique, Elizabeth Antébi a tenté de suivre les étapes du séisme technologique qui sétend sur la planète et transforme notre paysage quotidien. Sa Grande Epopée de lElectronique nous familiarise avec les mutations qui, de la machine la plus sophistiquée au gadget le plus répandu, sopèrent dans des domaines aussi divers que le travail, la médecine, les télécommunications, linformation et même la guerre. A ceux qui pensent quil sagit là dune simple prolifération dobjets astucieux ou magiques, lauteur répond : Il sagit plutôt dun monde où les objets auront tendance à disparaître, à être remplacés par des programmes et des fonctions, réduits à des écouteurs et des écrans. Or la plupart des témoins, des acteurs de cette révolution sont encore vivants : lhistoire de la révolution électronique couvre à peine quatre générations. En 1906, un Américain, Lee de Forest, invente le tube-radio, la triode, ces tubes qui néclairent même pas ! ironisaient les sceptiques. Car au début, personne ny croyait. Et Maurice Ponte, pionnier français de lélectronique, se souvient de ceux qui affirmaient alors : Lélectron est une particule inviable et condamnée à exploser sur le champ. Quant à lécrivain anglais Chesterton, il sécriait : Cest la dernière née des hypothèses à la mode qui sera demain considérée comme un abracadabra. Elizabeth Antébi nous montre, non sans malice, que cest sur cet abracadabra que sest édifiée la révolution technique et industrielle du Xxe siècle
Si à lorigine tout fut conçu par des aventuriers de la science, isolés, modestes, au savoir encyclopédique (Hertz, Marconi
), cest la guerre de 1939-1945 qui marqua la rupture décisive où, nous dit lauteur, Goliath succède à David, lArgent à lAventure, léquipe à linventeur solitaire. Cest le temps des marketing men. Cest aussi le temps où lon commence à perdre le fil dAriane, où les experts, les techniciens, les spécialistes semblent chacun travailler dans lalvéole dune ruche dont le destin leur est devenu fantomatique. [
]La singulière aventure électronique des temps modernes débouche sur des questions : labondance des données ne risque-t-elle pas paradoxalement dappauvrir le contenu des informations que lon prétend transmettre ? Parviendra-t-on à mieux comprendre pourquoi la réalité nest pas réductible au seul langage de la science ? En exergue à son livre, Elizabeth Antébi a mis cette citation : Ayant un jour demandé à Einstein : Croyez-vous quabsolument tout puisse être exprimé scientifiquement, H. Horn sentendit répondre : oui, ce serait possible mais insensé. On obtiendrait une description sans signification. Ce serait décrire une symphonie de Beethoven comme une variation dintensité sonore. [
] Et lauteur cite le physicien Werner Heisenberg : La direction première dune flèche vers la cible est dabord détermine par celui qui vise. Une manière de dire que notre destin véritable ne se situe pas dans la machine et que la vraie Mémoire du Monde ne sinscrira jamais dans la Machine Universelle rêvée dès 1936 par le mathématicien anglais Alan Turing. » Frédéric de Towarnicki, Le Figaro, 17 décembre 1982.
« Au micro de Michel Clerc, hier soir, une jeune femme de trente-sept ans, Elizabeth Antébi, présentait un ouvrage considérable dont elle est à la fois léditeur et lauteur, La Grande Epopée de lElectronique. Cette somme encyclopédique, écrite dans un style vivant, est en fait la première histoire jamais publiée de la formidable aventure technologique qui est en train de bouleverser nos modes de vie, nos stratégies et même notre manière de concevoir et de gérer les économies de demain. Pour raconter cette épopée, Elizabeth Antébi a rencontré des savants par douzaine au Japon, en URSS, aux Etats-Unis qui, dit-elle avec un petit sourire, sont aujourdhui les vrais maîtres du monde. » Le Nouveau Journal/RTL
« Il fallait le faire : choisir lélectronique comme sujet dune encyclopédie somptueuse, destinée au créneau des livres-cadeaux de Noël, normalement réservé aux merveilles de la nature, aux cathédrales et aux grands peintres. Pari tenu : Elizabeth Antébi réussit à transformer cette discipline en espace de rêve. Son livre permet à nimporte qui de tout comprendre depuis le tube de Crookes jusquaux microprocesseurs. Il sagit donc dune uvre de salubrité publique : le lecteur entre de plain-pied dans lère de lélectron. Même les maniaques y trouveront leur compte : les encadrés écrits par des spécialistes vont au fond des choses, sans obliger personne à y rester. Et louvrage bénéficie, de naissance, dune traduction-édition en langue anglaise : les Américains navaient jamais rien vu de pareil et ils se sont empressés dacheter les droits. Une encyclopédie française sur lélectronique traduite aux Etats-Unis ? De quoi nous consoler de notre défaite en Coupe Davis
» Fabien Gruhier, Le Nouvel Observateur, 25 décembre 1982.
« Si vous voulez vraiment tout tout tout savoir sur le sujet, cest la Grande Epopée de lélectronique dElizabeth Antébi quil faut absolument consulter : un grand bazar plein de photos et dhistoires que même un ahuri non initié au fonctionnement en nanosecondes dun microprocesseur peut comprendre. » Bernard Thomas, Le Canard Enchaîné, 8 décembre 1982.
« Eh bien curieusement, cet ouvrage est une première.[
] Elizabeth Antébi nest pas une scientifique. Mais elle sait mener une enquête elle lavait déjà prouvé à propos des hôpitaux psychiatriques en Union soviétique, des venture-capitalists californiens, des futurologues et des écrivains de science-fiction. Trois ans de recherches, la consultation dindustriels et de savants du monde entier, et la complicité de quelques gourous de renommée internationale lui ont permis de réunir une masse considérable de matériaux. Il en résulte un ouvrage à la fois dense (les équations et les explications mathématiques ne sont pas absentes) et aéré (lillustration est remarquable). » François de Witt, LExpansion, 23 septembre 1883.
« Excellemment illustré, complet, dune lecture vivante, cest vraiment une somme qui allie lexposé évolutif des questions traitées à des mises au point rigoureuses ». Pierre Daix, Le Quotidien de Paris, 1er mars 1983.
« Louvrage ne se lit pas comme un roman, il se consulte comme une encyclopédie, il fait partie des ouvrages précieux que lon soffre et que lon garde chez soi comme une trousse à pharmacie
Pour ne pas risquer dêtre submergés par cette vague délectrons. Et, comme pour conjurer le danger, Elizabeth Antébi conclut : Il convient donc de réfléchir en termes non techniques et non scientifiques à la destinée de nos sociétés techniques et scientifiques. Les machines ne pourront jamais comme dans les cauchemars de science-fiction dominer lhomme, bien sûr, mais il peut arriver que lhomme, ayant dépensé toute son ingéniosité à les créer, ne sache plus à quoi les faire servir leur accordant trop de pouvoir divinatoire, et ne les prenant pas pour ce quelles sont : de prodigieux outils de simplification de la vie quotidienne, pourvus parfois dintelligence artificielle, mais totalement démunis du ouvoir de penser. » Sophie Séroussi, Libération, 14 mars 1983.
« Cet ouvrage fort important est un ensemble dinformations et de documents sans égal jusquici et il va bien au-delà de la vulgarisation. Il a été conçu et réalisé par une jeune femme entreprenante et cultivée qui a déjà fait preuve de la curiosité la plus diverse, Elizabeth Antébi. Elle a réuni autour delle une élite qui compte plusieurs prix Nobel, et dans laquelle se rassemblent des savants venus de tous les pays qui sont à la tête du progrès humain, à lexception, mais sans doute involontaire, de ceux de lEst.[
] Pour la première fois, ce livre tente dopérer une synthèse de lépopée électronique par le texte et par les images. Il en fait revivre les découvertes, les espoirs, les visions et les mille et une péripéties. Il permet de comprendre des notions souvent complexes, à laide darticles rédigés par des spécialistes internationaux et de dessins dune grande clarté. Des photos darchives, souvent inédites restituent la préhistoire de lélectronique. Des photos modernes abolissent les frontières entre laboratoires américains, japonais et européens, et illustrent les réalisations et les recherches contemporaines. » Jean Barsalou, Dépêche du Midi, 23 janvier 1983.
« Un super-livre pour les passionnés délectronique, mais aussi pour les témoins que nous sommes de lune des plus fantastiques révolutions de lhumanité.[
] Cest la première tentative de synthèse de lépopée électronique par le texte et les images, et daprès les commentaires très flatteurs de scientifiques de tous horizons, elle est plus que réussie.[
] Les photos sont plus fantastiques les unes que les autres, les dessins sont élégants et précis, les commentaires rigoureux et intelligents et, au demeurant, contagieusement passionnés. » E. Gogien, Tonus, 10 janvier 1983.
« Une femme seule contre la révolution du XXe siècle
Lentreprise dElizabeth Antébi ne manque pas daudace. Littéraire passionnée dhistoire de lart, elle sattaque à lélectronique, aux lasers, radios, radars, puces et autres microprocesseurs. Elle livre la superbe histoire dun continent nouveau de la communication et du savoir. Cest une encyclopédie, un livre dart, et une méditation indispensable sur la révolution du savoir. » La Croix, 24 décembre 1982.
« Cette histoire nexistait pas. Etrange non ? Heureusement cette lacune est aujourdhui comblée grâce à Elizabeth Antébi, 37 ans, licenciée ès lettres et en histoire de lart, écrivain et réalisatrice du service de la recherche de lancienne ORTF, rien ne la prédisposait à entrer dans le monde de lélectronique, sinon une passion comprendre. Il y a trois ans, elle décide donc de faire le grand voyage et part aux Etats-Unis puis au Japon et en Europe à la rencontre des Prix Nobel, des savants et des grands patrons de lindustrie. » Didier Williame, La Vie, 5 janvier 1983.
« Le livre dE. Antébi est un monument. » Les Echos.
« Pour tous ceux qui désirent comprendre un monde en pleine transformation, cet ouvrage est indispensable. » Bernard George, Jours de France, 19 novembre 1983.
« Intelligemment, le livre souvre sur les aspects les plus concrets et les plus remarquables, pour chacun dentre nous de lélectronique : ceux qui concernent les ordinateurs, la santé, la guerre ou les communications. Puis on entre, bien guidé par un texte clair, très brillamment illustré, dans cette aventure. » R.C., Le Matin de Paris, 24 mai 1983.
« Une somme où les spécialistes de renom expliquent les notions les plus complexes avec clarté et rigueur. » Dominique Lindet, Valeurs Actuelles, 24 octobre 1983.
« Que lon soit électronicien ou simplement curieux de cette technique et de ses applications, on ne peut quêtre passionné par ce livre. Ni ouvrage technique, ni ouvrage de vulgarisation, cest une histoire dhommes. Avec, en filigrane, la passion de son auteur, Elizabeth Antébi, pour létude du pouvoir. » J-F D., Industries et Techniques, 20 février 1983.
« De ce tour du monde dans le temps et dans lespace, nous prenons la mesure exacte de la révolution quimpose lélectronique en créant une nouvelle vision de lunivers qui nous entoure, en jetant les bases dune société qui tourne résolument le dos au passé. » Sciences et Avenir, février 1983.
« Avant de poser sa plume, Elizabeth Antébi a raison de citer Brecht : Derrière les tambours trottent les veaux, les veaux qui fournissent la peau des tambours. Et de conclure : Il faut éviter que les hommes trottent derrière les machines auxquelles ils auraient fourni leur intelligence sans préserver leur pensée. » Le Parisien Libéré, 18-19 décembre 1982.
« Son livre sentend plutôt comme une uvre dart par les magnifiques photos couleur qui facilitent laccès à un univers étonnant et merveilleux. » Le Monde Informatique, 10 janvier 1983.
Ce quen pensent les spécialistes :
« It is a unique contribution to the electronic field, and it is obvious that a great deal of work must have gone into its creation. » Cest une contribution unique en ce qui concerne lélectronique et une travail inouï pour mener le projet à bien. Merrill I. Skolnik, Superintendant Radar Division, Naval Research Laboratory, Department of the Navy.
I have heard excellent comments about your book on The Electronic Epoch and am glad to know that it is in publication by Van Nostrand-Reinhold and is also being published in French and German. It must have been a tremendous task to assemble so much material and to write such a sound and very readable account of so many complex topics. The pictures are marvellous and add a great deal to the text. Jai entendu dexcellent commentaires sur votre livre et je suis heureux dapprendre sa publication par les éditions américaines Van Nostrand Rheinhold ainsi quen français et en allemand. Cela a dû représenter une tâche herculéenne dassembler tant de matériaux et décrire un compte-rendu fluide et agréable à lire sur des sujets aussi complexes. John Bardeen, deux fois Prix Nobel de Physique pour linvention du transistor (avec Shockley et Brattain) et ses travaux sur la supraconductivité.
« This is to acknowledge the safe receipt of your magnificent book and to congratulate you on the successful outcome of this tremendous project the first history of electronics written from an international viewpoint. » Cette lettre, pour accuser réception de votre livre magnifique et pour vous féliciter de cet issue très réussie dun projet très ambitieux la première histoire de lélectronique, écrite din point de vue international. Pat Hawker, Independent Broadcasting Authority (IBA).
Mr. Lubalin, our Vice President of Investor Relations, read and admired very much your book, The Electronic epoch. Mr. Lubalin is in charge of the annual report for Avnet, Inc. Avnet is the worlds largest industrial distributor of electronic components and computer products.[
] We were wondering if you would be interested in undertaking this 8 page history. We would request that you be responsible for all research, photo procurement, writing, and editing to fit. M. Lubalin, vice-président des relations avec les investisseurs, a lu et beaucoup apprécié votre livre sur lélectronique. Or, il a la charge du rapport annuel dAvnet, le plus important distributeur mondial de composants électroniques et produits informatiques. Nous voudrions savoir si vous accepteriez de prendre en charge notre hui-pages historique, davoir la responsabilité de toute lenquête, de liconographie, de la rédaction et de la parution. » Joan Karpinski, Avnets Investor Relations.
Acceptez mes félicitations les plus sincères. Sans doute vous avez réussi impressivement. Les images sont bien choisies, le texte bien considéré et le style élégant. Bravo ! » William Gosling, Plessey.
EXTRAITS
Lélectronique est née de la curiosité des savants et de lingéniosité des techniciens bien sûr, mais aussi la plupart du temps à lorigine des besoins de lArmée et de limportance accrue de lautomatisation. Cest dire que son orientation, le rôle quelle joue ne sont pas innocents. Cest une arme de compétition dans les secteurs privés de lindustrie et public de la nation. Il faut en avoir conscience.
Les tout débuts de lhistoire de lélectronique sinscrivent dans cette période de la fin du XIXe siècle et de laube du Xxe où sébauche le grand tournant de la pensée des physiciens et philosophes. En Angleterre, à Cambridge, le Laboratoire Cavendish, avec James Clerk Maxwell, puis au Xxe siècle J.J. Thomson, Lord E. Rutherford, le physicien hollandais Balthazar van der Pol, sir Edward Appleton, linventeur de la diode John Fleming, représente par exemple un de ces creusets dans lequel est refondue la physique du Xxe siècle. Dès le début de la Mécanique newtonienne, les savants ont tenté disoler certains phénomènes naturels pour les étudier indépendamment des autres et formuler des Lois de lUnivers qui permirent délaborer des techniques, systématiquement développées dans le sens dune plus grande sensibilité, dune plus grande précision, dune plus grande fidélité.
A cet instant commence la « description mathématique de la nature » dont parle Werner Heisenberg et qui est un prolongement, selon le philosophe Martin Heidegger, du « projet mathématique de la nature » esquissé quand Galilée note que le langage le plus adéquat pour exprimer lunivers est la lingua mathematica, le langage mathématique.[
]
Toute une conception de lunivers vacille au cours des premières années du Xxe siècle. Les travaux de Becquerel sur luranium, de Lorentz, Perrin, Wiechert, Kaufmann, Thomson et tant dautres sur lélectron ébranlent lédifice apparemment tabou de la mécanique newtonienne. Lélectron porte un coup à la théorie qui envisage latome (insécable) comme la plus petite partie de la matière. Le principe de la relativité restreinte établi par Einstein, et la Mécanique quantique, qui sappliquent à des phénomènes de valeur infinitésimale, marquent une rupture totale avec la conception traditionnelle de lunivers physique. La théorie des quanta, en particulier, offre un démenti flagrant, dans le domaine du microcosme, à la vieille idée leibnizienne : « la nature ne fait pas de sauts ».
La rupture avec les idées traditionnelles fait scandale.[
] Sur le plan philosophique, toute une conception du déterminisme semble battue en brèche. On connaît à ce sujet le mot célèbre dEinstein : « Dieu ne joue pas aux dés avec le monde ! » et la langue correspondance quil échangea à ce sujet avec Max Born. Le débat dure toujours.
Lhomme ne se contente plus dobserver la matière. Il la viole, la bombarde, la fait exploser avec les accélérateurs de particules. On en arrive à des notions qui remettent plus profondément en question les édifices conçus par les physiciens lanti-matière, les quarks
[
] Il importe dêtre les acteurs conscients dune mutation quil nest plus possible de contester, mais quil importe danalyser pour ne pas être réduits à des rouages de machine folle.
On a longtemps considéré que la vulgarisation était impossible. Le mot lui-même en dit long sur le dédain des savants et des techniciens en ce qui concerne toute explication non directement scientifique des phénomènes. Mais, plus que jamais, ces phénomènes concernent la vie quotidienne de lhomme. La fragmentation des techniques touche les technocrates eux-mêmes, spécialistes des maillons dune longue chaîne dont ils perdent de vue le début et la fin. Longtemps conscients de détenir un pouvoir fondé sur lignorance des autres, ils se sentent aujourdhui de plus en plus amputés, manipulés à leur tour, victimes de cette ignorance quils ont contribué à entretenir.
(extrait de la préface)
Il ne faut pas oublier que lélectronique nest pas surgie du néant. Elle procède dune démarche occidentale de conquête et domination de la nature, et sinscrit dans la course à la connaissance et au progrès technique chère aux Encyclopédistes français du XVIIIe siècle.
Cela fait plus de dix ans que Joseph Needham, dans son livre sur La Science chinoise, a posé la question : « Pourquoi la science moderne, comme mathématisation dhypothèses relatives à la nature, avec toutes ses implications dans le domaine de la technologie avancée, fait-elle une ascension rapide seulement en Occident à lépoque de Galilée ? » Il y répond en faisant allusion aux procès du Moyen Âge où lon pendait haut et court un coq, accusé davoir pondu un uf : « Les Chinois nétaient pas présomptueux au point de se supposer capables davoir des lois données par Dieu aux choses non humaines une connaissance suffisante pour quil leur soit permis de mettre en accusation un animal soupçonné davoir transgressé ces lois. La réaction inverse- des Chinois aurait sans doute été de regarder ces phénomènes rares et effrayants comme un blâme venu du Ciel, et cétait la position de lempereur ou celle du gouverneur de la province qui aurait été mise en danger, non celle du coq ».
Cette anecdote illustre bien la démarche de lOccident, héritière du courant de pensée logique euclidien. Tout un courant de la pensée grecque sopposait dailleurs à cette vision qui a engendré la pensée technologique de notre époque, confortée par le dualisme cartésien considérant lunivers comme matière inerte séparée de lhomme, et que lon pouvait sasservir par la science système de pensée dans le cadre duquel sest élaborée la Mécanique newtonienne. La physique quantique a renouvelé le débat en changeant langle dobservation et en intégrant lobservateur lui-même à lunivers observé. Mais le langage des probabilités reste un langage mathématique, distinct des langages poétique ou philosophique qui lui sont irréductibles.
Le danger est de perdre de vue cette distinction fondamentale : la science ne peut pas penser la science, et ce ne sont pas les scientifiques ou les techniciens seuls qui pourront résoudre les problèmes planétaires posés à lhomme par la technologie.
|