RUBRIQUES ROBIN DELISLE interviewe la redac-chef Hommage à : SEVERINE Coup de Projecteur sur ... Gérard Beaudouin, dessinateur à Saint-Malo, auteur des Chroniques bigoudènes - et du latin s'il vous plaît ! L’Invité étranger : RIMINI Le Sens des Mots Pervers, porno, idiot, imbécile Agora (rencontres avec ...) : Canal Academie Science-Fiction Age quod Agis : lecteurs interactifs. LIENS

Si vous avez l'idée saugrenue de ne pas aller au Festival Européen Latin Grec 2008 du 4 au 6 avril à Nantes, ou alors ,juste avant de partir :
Courez voir "Signé Pierre Dac" donné par la Compagnie des Hauts de Seine.
De la création de la Société des Loufoques, en passant par les faux journaux télévisés et les petites annonces saugrenues, nous nous dirigerons vers la savoureuse mais osée parodie de Phèdre, pour aller jusqu'au non moins célèbre sketch du Sar Rabindranath Duval. Un bon moment de rire et d'humour en perspective grâce à un spectacle interactif comme le vivaient en leur temps Pierre Dac et Françis Blanche dans les cabarets.

Livres (présentés l'an dernier au "Coup de Coeur des Libraires" (LCI), où Valérie Expert a le courage de la qualité)
Steven Saylor : Le Rocher du Sacrifice (10/18).
Qui eût cru qu’un Texan, professeur sur la Côte Ouest des Etats-Unis, pût avoir un tel sens du mot juste, des passions romaines et de l’histoire alerte ?
Dès son premier livre, Steven Saylor a passionné les foules avec Du sang sur Rome, premier d’une série Mystères de Rome dans la collection grands Détectives (10/18). On y découvrait le détective Gordien qui s’acharnait à dénouer les nœuds, avec une sorte de look à la Dashiell Hammett, et surtout pour client un grand avocat, Cicéron. S’ensuivait une description de Rome des quartiers chics du Palatin aux coupe-gorges de Subure, à l’époque de la dictature de Sylla (80 av. J-C).
Là nous sommes 30 ans plus tard, en 49 av. J-C, à Marseille, ou Massilia, peuplée de Grecs et de Gaulois, s’est ralliée à Pompée contre César qui en fait le siège et a passé le fameux Rubicon dans le roman d’avant, qui porte d’ailleurs ce titre.
Le détective Gordien moins fringuant (désormais il s’appelle Gordianus et a perdu l’un de ses deux traducteurs) ne se perd plus en galipettes avec sa belle Orientale dont il a eu une fille, mais il court après son fils adoptif, Méto qu’il croit en grand danger. Et puis, par hasard, il assiste à une scène étrange : une jeune fille gravit ce qu’on appelle le rocher du sacrifice, poursuivi par un homme en cape bleue d’officier, et tombe. A-t-elle été poussée ? Est-elle celle que l’on croit ? Quel rapport avec Méto et tutti quanti.
Ce qui est passionnant dans cette série c’est le style, qui nous permet d’engloutir des tranches d’histoires romaines style roman noir, mais avec des descriptions de machines de guerre à la Vitruve ou de coutumes genre « bouc émissaire », de connaître la moindre agrafe de chlamyde, de voir passer Marius ou Catilina ou l’affreux Verrès - pour ceux qui ont fait des versions latines. Pour les autres, on se retrouve Romain comme si on y était né, sans trop de côté péplum pour cet Américain qui voit les belles Gauloises de Marseille ornées de tresses blondes, mais a le souci du détail et de la carte, et cite ses sources.
A signaler aussi les couvertures de cette série utilisant les œuvres de Sir Lawrence Alma-Tadema (1836-1912), peintre victorien d’origine hollandaise, dont les œuvres léchées ont inspiré le Griffith de Ben Hur puis le Cecil B. de Mille de Cléopâtre et des Dix Commandements.
Dans la même collection Aristote est vaguement détective (Margaret Doody), Anne de Leseleuc recrée la Gaule romaine du 1er siècle, Danila Comastri Montanari explore les Sénat sous l’empereur Claude. Et dans une autre série (SPQR) John Maddox Roberts nous parle des temps troublés de juste avant César.
Lucien Jerphagnon : Citations latines (Taillandier).
Quant un professeur émérite des Universités, membre de l’Académie d’Athènes, lauréat de l’Académie française, historien, philosophe, exégète de Saint-Augustin s’amuse. Cela donne ce petit livre d’un disciple de Pierre Dac, "lui-même disciple de Mordicus d’Athènes". Et l’art de ce mot que les Américains ou les Anglais ne disent qu’en français, la « nuance ». Dans le style Desproges (Alea jacta est « Qu’est-ce qu’on cause à la Gare de l’Est », Alea jacta ouest, « à la gare Montparnasse aussi »), Acta est fabula, Alea jacta est, In cauda venenum, Panem et circenses, Vox Populi vox Dei. Par le commentateur des mots latins chez Goscinny (Numéro spécial n° 1 de Lire)
Walter Moers : La Cité des Livres qui rêvent (traduction : François Mathieu, Panama). C'est l'histoire d'un petit dragon - un de plus, mais là, ce serait plutôt la parodie des danbrowneries et autres tolkiennismes -, Hildegunst Taillemythes, qui se met en tête d'aller à Bouquinbourg pour trouver l'auteur d'un manuscrit et "se mesurer à la perfection". Il arrive à la cité des livres qui rêvent et là, je me suis retrouvée en terrain connu dans cette sorte de cité du livre "à l'odeur écrasante de papier en décomposition", avec ses 5000 boutiques de livres doccasion et "un millier de bouquineries semi-légales", ses flacons de sang d'écrivain, ses lettres promeneuses qui font la réclame et ses monuments d'écrivains ! Très vite, on découvre labyrinthes et malédictions, l'auberge de l'épouvante, une littérature avec formules incantatoires, un univers où les mots tuent ... Un air connu, vous dis-je ! Un livre où l'on parle tant des livres ne saurait être tout à fait méchant. 
... et Stéphane Audeguy, Jean Mambrino : Livres présentés dans l'Emission "Au Fil des Pages" sur Canal Académie
Voir aussi Gérard Beaudouin,Chroniques bigoudènes ... et dessin latin
Bonnes Adresses