LIVRES





Titre Biotechnologies, le Génie de la Vie
Editeur(s) Hologramme
Parution 1985
Auteur E. Antébi avec la participation de David Fishlock, éditeur scientifique du Finantial Times.
Traductions versions anglaise au MIT Press, hollandaise chez Natuur und Techniek et japonaise chez Dobun Shoin
Préface En hollandais le Prince Klaus des Pays-Bas

 Avec David Fishlock, éditeur scientifique du Finantial Times.
Cocktail de lancement

 

ENQUÊTE

Pour mes recherches, l’enquête sur les biotechnologies prolongeait celle sur l’électronique : on passait des chips (microprocesseurs) aux bugs (microbes), de la simulation aux clones. Fatiguée de travailler seule, et surtout dans la perspective d’un marché japonais fermé aux auteurs féminins dans le domaine de la vulgarisation des techniques, je parvins à convaincre l’une des stars du très sérieux Financial Times depuis 1967, David Fishlock, à signer avec moi un livre que j’ai écrit mais auquel il a souvent donné une impulsion enthousiaste. C’est ainsi qu’il décrit notre rencontre dans The Genetic Engineer and Biotechnologist de septembre/octobre 1990 : “In 1985, a delightful Frenchwoman called Elizabeth Antébi from Paris, author and TV producer, persuaded me to collaborate on an ambitious book called Biotechnology. Strategies for Life. It was the eleventh book I have written, co-authored or edited, and the most fun because it involved working with Mme Antébi. This column also gives me a chance to say publicly that she, and not I, did most of the work.” (« En 1965, une délicieuse dame française, E.A., de Paris, auteur et producteur télé, m’a persuade de collaborer a un livre ambitieux sur les biotechnologies. Ce fut le onzième livre auquel j’ai participé, comme auteur, co-auteur ou éditeur, mais le plus amusant parce qu’il s’agissait de travailler avec Mme A. Cette tribune m’offre l’occasion, d’ailleurs, de dire publiquement que c’est elle - et non moi - qui a fait la majeure partie du travail … »


LE RESUME DU LIVRE

De la puce aux clones ? Les biotechnologies sont les technologies issues du vivant, avec des brevets sur des organismes vivants. Comment ces sciences d’ingénierie et de manipulation de la vie ont-elles pu prendre en moins d’un demi-siècle tant d’importance dans notre vie quotidienne, surtout depuis la découverte de l’ADN, en 1953, par Watson et Crick comme « brique » fondamentale du notre patrimoine génétique ? Une approche de tout ce qui se mitonne en laboratoire, depuis les molécules de l’immunologie, jusqu’à celles de la nouvelle cuisine, avec déjà un aperçu sur le sida naissant ou les recherches énergétiques. Avec, pour conseillers scientifiques, Saburo Fukui de l’université de Kyoto, Hiroshi Harada, de l’université de Tsukuba, Leroy Hood, de Caltech, Mark Ptashne de Harvard, et deux Prix Nobel de Médecine, François Jacob, Professeur au Collège de France et à l’Institut Pasteur, et Severo Ochoa du Roche Institute of Molecular Biology.





DOSSIER DE PRESSE

« Cet album est une réussite. Sur ce sujet passionnant mais difficile de la biologie la plus moderne, il réussit la gageure d’être à la fois complet, sérieux et jamais ennuyeux. Parfaitement rédigé, clair et compétent, magnifiquement illustré, il démontre que l’on peut vulgariser sans déformer, apprendre sans donner de complexes. Elizabeth Antébi, qui avait déjà accompli le même tour de force avec l’électronique, s’est adjoint, cette fois, David Fishlock, qui dirige la rubrique scientifique du journal britannique Financial Times. Tous deux ont su montrer clairement l’exceptionnelle avancée récente de cette biologie, les apports si prometteurs des applications de ce qu’on appelle les biotechnologies. » R.C., Le Matin de Paris, 31 décembre 1985.

« Grâce au Génie de la Vie, véritable encyclopédie de la biotechnologie, on apprend comment la vie bricole la vie, comment elle se nourrit et se défend. Ca se lit comme un roman, la précision du travail scientifique en plus. […] Tout y est, des mystères de la fermentation dans la fabrication du roquefort à ceux du génie génétique pour produire de l’interféron. Cela commence comme un conte de Noël : Il était une fois un roi, très long et très décharné, appelé ADN et ses serviteurs, les enzymes. Le roi ADN est comme un livre où serait noté tout le travail à donner aux serviteurs, raconte Silvia Arber, qui a dix ans en 1970 lorsque son père Werner reçoit le Prix Nobel pour avoir découvert les enzymes de restriction (ce serviteur qui sert de paire de ciseaux). Depuis ce jour de 1953 où James Watson et Francis Crick dévoilèrent ses secrets, la molécule d’acide désoxyribonucléique, dépositaire universel du patrimoine héréditaire, n’attendait plus que cette découverte étonnante de Arber, fait du hasard, pour donner immédiatement une dimension et un pouvoir inattendus aux sciences de la vie. De spectatrices, elles deviennent actrices. […] Et les bactéries se sont mises à fabriquer de l’insuline antidiabète et de l’interféron anticancer, à travailler à la mine, à capturer l’énergie du soleil ou l’azote de l’air, à remplacer les puces dans les bioordinateurs. Cette formidable aventure de l’humanité, Le Génie de la Vie la raconte comme un roman, doublé de la rigueur et de la précision d’un travail scientifique (6 conseillers de renommée internationale, dont le prix Nobel français François Jacob, ont supervisé l’ensemble du livre).[…] Avec tous les risques que comporte ce pouvoir diabolique. A un journaliste venu l’interviewer à l’époque de sa découverte, James Watson lança un défi : J’ai réécrit la Bible. Et d’agiter le spectre de Frankenstein et des clones – jumeaux génétiques – au service d’une puissance malfaisante. » Sophie Séroussi, Libération, 27 décembre 1985.

«  Deux ans d’enquête à travers le monde, une pléiade de prix Nobel, d’académiciens, de grands industriels, un livre alerte et abondamment illustré : Le Génie de la Vie, rédigé par Elizabeth Antébi et le journaliste du Financial Times David Fishlock, nous raconte l’histoire de ‘grand bricolage’ des molécules .
[…] ‘Aujourd’hui, dit François Jacob, un étudiant apprend à bricoler en laboratoire comme un vulgaire moteur de 2 CV la molécule même du vivant.’ ‘Le titre de notre livre joue sur les mots, précise Elizabeth Antébi. Nous assistons, depuis un peu plus de dix ans, à l’effacement progressif de ceux que René Dubos (évoquant Pasteur) appelait les chevaliers blancs de la science, ceux qui respectaient l’ordre de la vie. Ces chevaliers blancs cèdent peu à peu le pas à des nouveaux venus, les ingénieurs de la vie, qui ont pour objectif de déchiffrer, d’épeler, de copier, de corriger l’œuvre de la nature, et même – avec la biomimétique – d’inventer des molécules nouvelles.’ […] Cette évolution de la science apparaît aux savants eux-mêmes comme une transformation du regard. A lire ce livre passionnant, on se demande si les ingénieurs et les nouveaux ‘stratèges de la vie’ ne considèrent pas le microbe comme la plus belle conquête de l’homme après le cheval. […] Ce beau livre, auquel collaborent les héros ou les vedettes actuelles de la biologie moléculaire, jeunes pour la plupart et couronnés par des avalanches de prix Nobel, fourmille de détails drôles ou surprenants : c’est ainsi qu’une compagnie japonaise érige à Okayama un mémorial des hamsters morts pour la recherche ! … A l’autre bout du monde, aux Etats-Unis, on exploite déjà commercialement le ‘mystère musical de nos cellules’ sous la forme d’un disque, composé à partir des quatre notes fondamentales de l’alphabet génétique (A.C.G.T.)… Le Génie de la Vie nous raconte les diverses étapes et facettes de cette aventure, qui succède à celle de l’électron, du nucléaire, de l’espace, sans éluder les questions éthiques, religieuses ou philosophiques. Car ici, à la différence des autres champs de la recherche, c’est bien de nous-mêmes qu’il s’agit. » Frédéric de Towarnicki, Le Figaro, 27 décembre 1985.

Le Génie de la Vie, qui va être traduit en anglais, en allemand, en hollandais et même en japonais, semble faire l’unanimité chez les spécialistes comme chez les premiers profanes qui l’ont lu. Les spécialistes apprécient évidemment en premier lieu d’abord l’exactitude des propos rapportés, mais aussi la pertinence des thèmes abordés, qui nous garantissent que ce livre est bien paré de toutes les qualités scientifiques indispensables. Quant aux profanes, ils disposent enfin d’un ouvrage clair, facile à comprendre et agréable à lire.[…] Pour chaque mot nouveau, Elizabeth Antébi a fait l’effort de rechercher des connaissances, des images, des métaphores qui permettent d’un saisir le sens sans perdre le fil du discours. Elle dispose pour cela d’un atout essentiel : son ignorance a priori du sujet. Licenciée de lettres classiques et d’histoire de l’art, elle était en effet parfaitement candide vis-à-vis de la biologie. A cette naïveté, elle ajoute les deux vertus essentielles du journaliste : la rigueur et le culot. La rigueur qui consiste à ne jamais commencer à écrire sans avoir soi-même compris. Le culot qui fait qu’elle n’hésite pas à déranger un prix Nobel pour se faire expliquer ce qui n’occupera peut-être pas plus d’un paragraphe dans le texte final. […] Mais la rigueur n’engendre pas toujours l’ennui. Heureusement, car si l’ouvrage atteint son but, c’est aussi à cause du plaisir qu’on éprouve à le lire. C’est ici que la formation littéraire de l’auteur donne toute sa mesure : un style sans fioriture, mais vif et imagé. » Pierre Virolleaud, Usine nouvelle, 31 octobre 1985.

«  ‘Nous sommes devenus des dieux avant d’avoir été des hommes’, disait déjà Jean Rostand. Et voilà que l’homme s’empare du Génie de la Vie. Ecrit (très bien écrit !) par deux journalistes, ce beau livre est une passionnante enquête sur les biotechnologies à travers le monde. Une enquête de référence. Mais comme l’une, Elizabeth Antébi, se passionne pour les mécanismes du pouvoir et de la société moderne, et que l’autre, David Fishlock, est directeur de la rubrique scientifique du Financial Times, l’histoire des sciences et des idées et l’économie sont omniprésentes. Ce qui fait toute l’originalité de l’ouvrage. On n’y explique pas les biotechnologies : on les démonte et on les analyse. » Marie-François De Pange, Le Quotidien du Médecin, 11 décembre 1985.

« Superbe, magnifiquement illustré, Le Génie de la Vie raconte avec bonheur l’histoire, jamais achevée, de la connaissance de l’homme par l’homme. Tout au long de cette fresque en couleur, les auteurs nous font suivre ces conjonctions de découvertes souvent simultanées, de part et d’autre de l’Atlantique ou du Pacifique.[…] Cet ouvrage est aussi une histoire de l’intelligence humaine. » Claire de Narbonne, L’Expansion, 20 décembre 1985.

« Tous les aspects de la biologie moderne : Le génie de la vie a des visages multiples. Celui de la matière vivante elle-même, dont l’infinie complexité et l’astuce diabolique ne cessent d’émerveiller ou de surprendre. Celui des chercheurs qui, depuis un siècle, en ont compris les secrets. Celui enfin des industriels qui, domestiquant ces secrets, font entrer l’humanité dans l’ère des usines microbiologiques, de rendement infiniment plus efficace que celui de la mécanique ou de la chimie classique. Ile st rare de trouver réunis, en une seule œuvre, tous ces aspects d’une biologie moderne qui constitue, après l’atome, la révolution scientifique de ce siècle. La tâche qu’ont entreprise deux journalistes, l’un (David Fishlock) directeur scientifique du Financial Times, l’autre (Elizabeth Antébi) spécialiste des mécanismes du pouvoir et des sociétés modernes, est, sur ce plan, une pleine réussite. Les biotechnologies y sont décrites et les perspectives de leurs applications commentées dans leur vraie dimension, celle du monde moderne, du Japon à l’Europe et aux Etats-Unis. Le caractère international de la saga qui a conduit à la domestication de l’infiniment petit, à l’élucidation puis à la maîtrise des mécanismes essentiels de la substance vivante, apparaît dans ce superbe ouvrage avec toute son évidence. » Dr. Escoffier-Lambiotte, Le Monde, 15 janvier 1986.

« Aussi parfaite réussite technique et intellectuelle, le Génie de la Vie fait le point sur l’histoire, le présent et les possibilités de ce qu’on appelle aujourd’hui les bio-industries. Ici, contrairement à l’astronomie, vieille comme Homo Sapiens, nous sommes dans la plus jeune des sciences, puisque c’est seulement en 1953 que fut découverte la structure de l’ADN en double hélice, en 1973 que fut créée la première ‘chimère’ du génie génétique. » Pierre Daix, Quotidien de Paris, 7 janvier 1986.

« Une livre, plutôt une mine de connaissances, de témoignages, d’anecdotes.[…] Les métaphores sont explicites. Ainsi, la cellule est une cité ouvrière ; le code génétique est une syntaxe complexe basée sur un alphabet très simple, à quatre lettres ; les enzymes sont des petits chimistes industrieux ; les anticorps monoclonaux sont des missiles à tête chercheuse ; le cancer est l’affolement d’une cellule, les hormones excitent les troupes tandis que les vaccins préviennent contre l’envahisseur ; les gènes sauteurs confèrent aux bactéries des résistances nouvelles à des antibiotiques, etc.[…] Ce livre qui n’est pas à prendre au pied de la lettre (du code génétique s’entend) réunira certainement initiés et profanes dans le plaisir de la lecture utile. » Marie-Laure Moinet, Science et Vie, mars 1986.

« La vie a du génie : Saviez-vous que les aliments du futur ne contiendront pas un gramme de viande ou de poisson mais seront bourrés de protéines ? Ou que l’universalité du code génétique est remise en question par la paramécie ? Ou encore que la cinquième saveur, l’umami, est aussi indispensable au plaisir gustatif que le salé, le sucré, l’acide et l’amer ? Ou bien que des chercheurs sont en train de penser le robot biologique ? Non ? Eh bien vous en apprendrez encore plus dans Le Génie de la Vie. Un superbe bouquin encyclopédique. » Actuel.

Voir aussi l’article du réveillon de Noël rédigé par E.A. pour le Figaro-Magazine.

http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/0262010895/avsearch-bkasin-20/104-2538422-6202309#product-details
The biotechnology boom is on. In just over two decades, theories of molecular biology led to genetic engineering experiments at the laboratory level that soon evolved into biotechnological production on an industrial scale that has come to affect almost every human activity - our food, fuel, waste, health - virtually every biological process or interaction with our environment, and there are no limits in sight. Biotechnology explores the exciting world of modern biology in a broad descriptive and humanistic account that is interspersed with over 250 color illustrations and photographs, supplemented by deeper scientific explanations in the form of original articles by researchers from universities and major industries, including Monsanto, the Institute for Cancer Research, Eli Lilly, Hoffmann-La Roche, and Du Pont de Nemours. Biotechnology explains the techniques used (genetic engineering, fermentation, enzymes, cell fusion, monoclonal antibodies, microbiological engineering), the applications (in medicine, food and feed, seeds, plants, energy, pollution, mining and biomaterials), the international economic stakes for investors and industry, and the affect on people's lives in the foreseeable future. The book explains how genes can be designed to produce human insulin, interferon, and growth hormones, and how microorganisms, or "bugs," can be domesticated to gobble up oil spills and do other kinds of useful work. It also takes up patenting and risks to the new biology firms, government strategies, and academic-industrial relations. Elizabeth Antébi is the author of a number of other books, most recently The Electronic Epoch. David fish lock, the author or editor of 11 books, is Science Editor of the Financial Times.


EXTRAITS

1953, Cambridge, Grande-Bretagne : deux hommes découvrent ce qui intrigue l’humanité depuis des milliers d’années, le secret de l’hérédité, la structure de l’ADN en double hélice.
1973, San Francisco, USA : deux hommes créent la première « chimère » du génie génétique. Entre ces deux dates, il s’est passé quelque chose de prodigieux : l’homme commence à déchiffrer, épeler, apprendre à écrire le vivant, à en corriger les fautes d’orthographe. Aujourd’hui, en quelques semaines, un étudiant « apprend à bricoler en laboratoire, comme un vulgaire moteur de 2CV, la molécule même de l’hérédité », pour reprendre l’expression de François Jacob.

Dans les laboratoires universitaires ou industriels du monde entier, les chercheurs tentent de contraindre les micro-organismes à élaborer des substances qu’ils ne secrètent pas naturellement, à se nourri de pétrole, à extraire des métaux. Biologiste, microbiologistes, biochimistes, généticiens explorent les mécanismes de contrôle et régulation de tout ce qui vit sur terre, de l’homme à l’animal, de la plante à la bactérie. Avec des conséquences incalculables sur la prévention et la thérapie de maladies aussi mystérieuses que le cancer ou la thrombose, sur le diagnostic et la correction des défaillances génétiques du bébé dans le ventre de sa mère, sur l’amélioration des plantes indispensables à la nourriture des hommes sur la terre. Après l’exploration de la matière et de l’infiniment petit, des étoiles et de l’infiniment grand, c’est l’exploration « l’homme, cet inconnu ». […] La bio-industrie, c’est un ensemble de paradoxes. Premier paradoxe : la plupart des grandes inventions industrielles ne sont pas issues d’une recherche orientée, mais souvent de questions qui se posèrent dans un tout autre domaine. C’est ainsi que la gigantesque industrie des vaccins vient … des recherches de pasteur sur la déviation de la lumière polarisée dans les cristaux.[…] Autre paradoxe : avec les biotechnologies, banquiers et investisseurs misent pour la première fois sur des produits qu’il n’existent pas et dont on ne sait ce qu’ils seront ! Car si l’électronique est née de recherches dirigées et financées par l’Etat et l’Armée, la biotechnologie, elle, doit son existence à des initiatives privées. La Silicon Valley (« vallée du silicium ») devient la vallée du Silly Clone (vallée du clone idiot).Les investisseurs du capital-risque, forts de leurs success stories, passent immédiatement des chips aux bugs, des puces aux bestioles.[…]

Les participants de séminaires qui se tiennent à Paris dans les années 1950, se baptisent eux-mêmes les « Monod-théistes » (du nom du chercheur Jacques Monod). A un journaliste d’Omni venu l’interviewer, James Watson lance : « J’ai réécrit la Bible ». Richard Axel baptise son fils Adam.[…] Nous partons d’une conception très différente au Japon », déclare Kiyoshi Aoki , professeur à l’Institut des sciences de la vie de l’université Sophia, à Tokyo. « Pour les biologistes occidentaux, la vie est substances ; pour nous qui avons subi l’influence des religions occidentales – où toute chose créée, de la pierre à la bactérie et de singe à l’homme, est pourvue d’une âme – la vie est esprit. La mentalité japonaise répugne à l’idée d’une distinction entre organismes inférieurs et supérieurs, ou d’un infléchissement possible de l’évolution par l’homme. »

Chaque semestre, on consacre un temps de recueillement à L’Ecole de Médecine de l’université de Tokyo, à la mémoire des animaux sacrifiés. La compagnie Hayashibara, à Okayama, a édifié un mémorial pour les hamsters morts dans ses laboratoires. Un industriel de Tokyo a construit une stèle pour les micro-organismes (levures ou moisissures) qui ont fait sa fortune. Cela ne surprend personne au Japon. […] L’irruption de l’ingénieur, voué aux mécanismes et aux systèmes, dans un monde qui leur semblait irréductible, a réveillé les peurs ancestrales de l’humanité. L’ »intelligence » de l’ordinateur, le public commence à comprendre qu’elle est artificielle, constituée par des programmes élaborés par des hommes, que sa « mémoire » se limite à un stockage de données. Mais déjà ce langage trop humain avait favorisé la confusion, imposé un schéma logique d’exploration qui aboutit au modèle actuel : l’homme, programme-code-informations. […] On parle génie génétique, génie enzymatique, génie microbiologique. Comme toujours, au départ de toute nouvelle aventure scientifique, un voyage vers l’inconnu a commencé. Avec cette différence que l’inconnu, c’est nous. »

(extrait de la préface)

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