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   Bécherel, village du livre et cité des arts du livre


Spécial BécherelGalerie "Maître Albert".
"CyberEspace des Cultures de l'Europe"
15, rue Alexandre Jehanin.
35190 Bécherel. Tél : 06 24 58 78 64. 02 99 66 86 78 ou 84. 
Email : contact@antebiel.com

Livres-Hebo, 3 mars 2006 :


Marianne, 4-10 Mars 2006 :
"Elvis Presley en latin, Plaute joué dans le même idiome par une classe de lycéens hongrois. Des vers de Sappho chantés en grec ancien. Voici quelques perles du programme qu'a concocté Elizabeth Antébi pour la deuxième édition de son Festival européen de latin et de grec à Bécherel, un village de 660 âmes près de Rennes. Village d'irréductibles Gaulois ? L'oeil espiègle, cette ex-journaliste, historienne des religions devenue libraire à Bécherel se défend d'être passéiste. "Saviez-vous que la méthode Assimil de grec ancien est un succès de librairies, tout comme les versions latines d'Astérix ou d'Harry Potter ?" Elle n'en doute pas : le public va adorer le professeur finlandais Jukka Ammondt dans Nunc hic aut nunquam (It's now or never) ou Nunc aeternitatis (I surrender) d'Elvis Presley. D'autres se pâmeront à l'écoute des Catulli Carmina ("Chants de Catulle" de Carl Orff, interprétés pour la première fois en France par un choeur rennais. Tandis que curieux ou érudits se régaleront des conférences de ce singulier festival "mêlant le farfelu au très sérieux"Alea jacta est !" Anne Dastakian.


TERRAGRICOLES DE BRETAGNE :
« De l’Antiquité, Elizabeth Antébi n’a gardé ni la voix ni le style, mais certainement l’art de convaincre et le goût de l’émerveillement des textes anciens. Dans la petite cité du livre où elle a élu librairie, domicile et table d’écrivain en 2004, elle a fait venir 400 spectateurs pour ce premier festival. Il faut dire que l’affiche était tout aussi alléchante que drolatique.
C’est un autre trait du caractère du personnage. Et les jeunes profs du coin ne s’y sont pas trompés trouvant l’occasion dans cette démarche de redonner le souffle vital qui manque si souvent à l’enseignement de ces langues mortes dont les élèves se détournent. Chants latins préparés en canon, découverte des volumes d’Astérix traduits par un comte allemand qui s’était déplacé de sa Ruhr, défilé de mode antique, bistrot romain. […] Ecrivain journaliste, libraire, Elizabeth Antébi se qualifie elle-même d’agitprop de l’Antiquité. Un personnage étonnant à l’énergie fédératrice qui a su en peu de temps donner vie à ce projet. « Ce que je cherche, c’est à inviter les gens à revenir au vrai sens des mots, à découvrir ce qu’était la démocratie défendue par les Grecs, à accéder à la mythologie avec leurs mots, à découvrir leur poésie. » Tous les moyens sont bons, même les plus farfelus. Le clou du Festival résidera dans l’interprétation du répertoire d’Elvis Presley en latin et en plein territoire gallo ! Et c’est un éminent professeur latiniste qui s’y collera. Mais à côté de cela, ensembles vocaux et instrumentaux inspirés de l’Antiquité ponctueront ces trois jours. Ecrivains, poètes, conférenciers, historiens seront également présents. Ce malicieux mélange qui n’a rien d’anecdotique est un passeur de mots et de culture, loin des temples qui lui sont consacrés. A découvrir absolument. » Claire Le Clève.


Un grand papier dans "Histoire Antique" ! Et :
Ouest-France 23/02/06 :
Bécherel, cité du livre, sera du 10 au 12 mars, la capitale européenne du latin et du grec. Un festival pas comme les autres y fait revivre ces langues que l’on dit mortes . la deuxième édition déclinera danse, musique et amour à la mode de Platon et d’Ovide.
Un festival latin-grec ? « Passionnant » baillent ironiquement certains. Difficile de ne pas avoir été traumatisé par les heures passées sur des exercices de version latine de La Guerre des Gaules. Par contre, quand on parle amour, musique et danse, les pensées se révèlent plus joyeuses. Ca tombe bien, la 2e édition du festival latin-grec à Bécherel, décline ces trois thèmes. Comme quoi les déclinaisons ne sont pas forcément ennuyeuses.
Derrière cette drôle d’idée, Elizabeth Antébi. « Le but, ce n’est pas du faire du passéisme, ni de tomber dans l’intello », explique la libraire, écrivain, journaliste, éditrice … Elle a rejoint il y a un an et demi la cité du livre. A force de vendre des versions de Harry Potter en latin, elle s’est lancée dans l’aventure d’un festival. « Pour mélanger l’infiniment sérieux et le rigolo ». Le sérieux, ce seront des conférences sur les Grecs et la musique, la danse en Grèce antique, la musique chantée en latin … Le plus léger, une création théâtrale de la compagnie Demodocos, des ruines de Troie à la nouvelle Rome ou encore des chants en latin par le convivium musicum, un chœur d’amateurs de Rennes.
Le rigolo ? Un professeur finlandais qui chantera Elvis Ppresley en latin ! Ca change de Pline l’Ancien. « Nous parlerons aussi de Sappho, la poétesse, ou d’Aristophane et des textes coquins. Les grecs et les latins pouvaient être très crus. Aujourd’hui, ils ne seraient vraiment pas politiquement corrects », s’amuse Elizabeth Antébi. Plus scolaires, des élèves d’un collège de Pleine-Fougères viendront chanter en latin et interpréter une fable, le vendredi. Des jeunes Hongrois joueront aussi Plaute. Des Finlandais, des Hongrois et même des Portugais ou des Belges seront là…
« Le latin et le grec, c’est l’Europe. Ils sont un point profond de l’identité européenne. Tout ce que nous vivons peut s’expliquer par ces origines », éclaire Elizabeth Antébi.
Elle prévoit d’ailleurs une édition hongroise du festival l’année prochaine : « Dans les anciens pays de l’Est, le latin est encore très vivace. Entre Pologne et Hongrie, certains médecins et avocats parlent en latin pour se comprendre. C’est une sorte d’esperanto anti-anglais. » Une méthode d’apprentissage sera même présentée lors du festival par Jean-Pierre Guglielmi, chef de projet dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication au Conseil de l’Europe. Un trait d’union de plus entre anciens et modernes. » Philippe Mathé.


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Sans les journalistes qui lui ont fait un écho amusé, amusant et sérieux, le Festival n’aurait jamais eu l’audience qui est désormais la sienne. Dès le départ, pour la première édition 2005, Patrick Poivre d’Arvor, rappelons-le, avait accepté de présenter, devant une caméra, les gros titres de l’an 4haut de la page29 av. JC.
Cette année, à la TELEVISION, PPDA fut encore le premier à annoncer le deuxième Festival Européen de Latin et de Grec (FELG) à Bécherel, dans le cadre du "Printemps des Poètes" (mercredi 8 mars à la fin du Journal de TF1). Daniel PUJADAS l’annonça sur l’A 2 le samedi 11 mars, et toujours sur la même chaîne, Geneviève MOLL vint avec son équipe couvrir l’événement : le reportage est passé dimanche 12 mars au Journal de 13 heures.
Il y eut aussi le chaleureux rappel de Valérie EXPERT sur LCI (« Coup de Cœur des Libraires », émission à laquelle elle a la gentillesse de m’inviter de temps à autre), FR3 avec un reportage inspiré de Denis LEROY, Arte, TV-Rennes, M6, TV-Breizh …
A la RADIO, France-Inter et Europe I, ainsi que France Bleue Armorique. Sans parler de l’entretien avec Hélène RENARD sur « Canal Académie » (radio sur Internet de l’Institut, à laquelle je vais bientôt avoir le plaisir de collaborer pour la rubrique « Au Fil
des Pages »).
Quant à la PRESSE ECRITE, Pour les journaux, outre les « agendas » de La Croix, Témoignage Chrétien, L’Histoire, Le Magazine Littéraire, et les entrefilets de Paris Match et du Canard Enchaîné ou du Magazine du TGV, de grands articles ont paru dans Marianne, La Vie, Histoire Antique, Livres Hebdo. Sans parler des deux articles du Télégramme et de la dizaine d’articles d’Ouest-France, dont un consacré à la participation en partenariat aux "Journées de la Grèce" de la Maison de l’Europe à Rennes et à la conférence du mercredi 8 mars : « Grèce, des racines pour Demain ». Remercions en particulier Evelyne ANTHONIOZ (« La Croix »), Astrid BABADJAMIAN (« Histoire Antique »), Corinne BOURBEILLON (« Ouest-France »), Anne DASRAKIAN (« Marianne »), Daniel ELOUARD (« Notre Histoire »), Christine GOMEZ (« Livres Hebdo »), Gérard JOVENE (« Le Canard Enchainé »), Claire LE CLEVE (« Terragricoles de Bretagne »), Gael LE SAOUT (« Le Telegramme »), Philippe MATHE (« Ouest-France ») Sylvie SANTINI (« Paris-Match »), Aurélie SOBOCINSKI (« La Vie ») et la directrice de la rubrique Armelle BRETON, Karine SOULARD (« Le Télégramme »), Cécile VRAIN (« Le Petit Journal »), les photographes Annie ASSOULINE (« Marianne ») et David ADEMAS (« La Vie ») et bien entendu le correspondant d’Ouest-France à Bécherel, Georges BOUILLET, à qui nous devons un superbe diaporama du Festival.

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Ouest-France, 12/03/06 : « Nous avons vendu des gâteaux pour financer ce voyage », racontent les élèves du lycée de Sarcelles, en région parisienne, arrivés à Bécherel hier midi. Ces quatorze jeunes passionnés ont fait le voyage à l’occasion du festival européen de grec et de latin qui se tient ce week-end dans la cité du livre. « C’est l’une de mes élèves qui m’a parlé de ce rendez-vous. Et l’idée a tout de suite plu à tout le monde. Nous n’avons pas souvent l’occasion d’entendre ces langues anciennes et nous avons tendance à oublier leur musicalité », explique Camille Hemard, leur professeur de lettres classiques.
Presque tous les latinistes du lycée de Sarcelles ont fait le voyage, qu’ils soient en seconde, première ou terminale. Motivés par le projet, ils ont venu des gâteaux dans l’enceinte de leur lycée pour récolter des fonds … et sont venus sur leur temps libre pour assister à des conférences ou des spectacles comme Antigone de Sophocle par la compagnie Demodocos. « Je suis assez impatient de voir le professeur finlandais chanter Elvis Presley en latin », confie Julien, le seul garçon de la troupe. En terminale S, il a repris le latin, après avoir abandonné cette matière en première. « J’ai réalisé que ça me manquait trop de ne plus en faire. Avec le latin, on découvre l’étymologie et c’est passionnant, tout comme la civilisation. »
Avec ses camarades, il a assisté hier après-midi à une conférence musicale donnée par Agathe Amzallag et l’orchestre La Maurache. Avant que le spectacle ne débute, les latinistes se sont interrogés : « Que préférez-vous ? L’Antigone de Sophocle ou celle d’Anouilh ? » La réponse était évidente. « Celle de Sophocle, nous ne sommes pas latinistes pour rien ! » Pendant une heure trente, l’historienne a parcouru huit siècle de musique, illustrés par les notes et les chants de l’orchestre. A la fin du spectacle, quelques dictionnaires sont sortis des sacs des élèves ; il leur fallait vérifier le sens de certains mots.
Les lycéens ont ensuite vécu un moment privilégié avec Anastassia Politi dans les jardins du presbytère. La jeune femme leur a fait une lecture dans le texte de quelques poèmes de Sappho et Erinna. Juste après leur rencontre avec Anastassia Politi, les lycéens sont retournés au théâtre de l’Espérance pour assister à la représentation d’Antigone. Sur le chemin, certains se sont pris à rêver de monter une tragédie grecque au lycée, avec l’aide d’Anastassia Politi, d’autres se sont précipités vers les musiciens de La Maurache pour les féliciter et les remercier pour le concert.
Quand on le questionne sur Sarcelles et le paradoxe entre l’image véhiculée par son lycée et leur présence à Bécherel, Julien répond gentiment : « La réputation de notre lycée n’a pas changé depuis vingt ans. Mais la plupart de nos professeurs sont agrégés, nous ne sommes pas classés en Zep (zone d’éducation prioritaire) et en trois ans, je n’ai assisté qu’à une seule bagarre. Notre lycée est comme tous les autres. » Ces quatorze lycéens n’ont, eux, rien de banal.



Ouest-France, 13/03/06 :« Le deuxième festival européen de latin et de grec à Bécherel a connu un vif succès, le nombreux public a beaucoup apprécié la qualité des interventions prévues dans le programme concocté par Elizabeth Antébi. Le temps d’un week-end, différents pays d’Europe ont été représentés dans la petite cité de caractère : la Finlande, la Hongrie, le Portugal, la Belgique, la Grèce et les voyages « Athéna » qui ont fait le lien entre la France et la Grèce. » Georges Bouillet.


Il est un drôle de petit village Breton, où les langues de Virgile et de Socrate font de la résistance. Bécherel, 660 habitants, 15 librairies, leur consacre un Festival.
A l’origine de cet événement insolite, une « nymphe » pétillante de 60 printemps, Elizabeth Antébi, journaliste et écrivain, qui a rallié la jolie bourgade d’Ille-et-Vilaine il y a deux ans. A force de vendre des versions de Harry Potter en latin dans sa nouvelle échoppe – environ un exemplaire tous les deux jours ! -, cette passionnée de lettres classiques s’est décidée à franchir le Rubicon en se lançant dans la folle aventure d’un festival. Le sort du latin et du grec était jeté ? C’était compter sans l’enthousiasme et la détermination de cette dea ex machina au projet ambitieux et bien arrêté. D’abord, il éatit hors de question d’initier un rendez-vous docte et poussiéreux : « La formule devait allier le rigolo, le bizarroïde et le farfelu au profond et à l’infiniment sérieux », explique-t-elle.
Exit aussi toute velléité passéiste. Le festival de Bécherel n’aspire pas à devenir le repaire d’une bande d’irréductibles menant un combat d’arrière-garde ou de vieux grammairiens soucieux d’exhumer le passé. Au contraire. « Le but n’est pas de ressusciter le latin et le grec, mais d’en montrer toute l’actualité, la richesse et la diversité ! Car tout ce que nous vivons aujourd’hui peut s’expliquer et se comprendre par ces origines-là », assure la fondatrice.
haut de page Le légendaire « I Surrender » devient « Nunc aeternitatis »
« Paul Valéry disait que l’on entre dans l’avenir à reculons. Ce sont des racines dont la connaissance est indispensable pour aujourd’hui et pour demain. Est-il bien raisonnable de couper les générations nouvelles de ce qui pourrait nourrir leur liberté, leurs choix ? Nous serions bien inspirés de réenseigner les humanités ! » Pour faire passer son credo, la méthode Antébi est pour le moins … décapante. Vous restez toujours convaincus que le latin et le grec ne sont que des antiquités muettes, bonnes à être remisées ? Ils se résument encore dans votre mémoire au souvenir d’un Gaffiot lourd dans le cartable, au refrain de ce « Tango des forts en thème/Rosa, rosa, rosam », comme le chantait Brel, à ces déclinaisons impossibles et à ces cours de versions interminables ? Le festival de Bécherel se charge d’épousseter ces vieux clichés et de vous faire découvrir « l’autre dimension », comme le résume Antoine Olivier, 19 ans, un jeune aficionado rennais, passionné de littérature et d’histoire antiques. Car dans la jolie cité du livre, voici les langues anciennes parlées, chantées … et même dansées. L’an dernier, PPDA y était déjà allé de son journal télévisé avec les titres de l’an 429 avant J-C. Pour ce cru 2006, c’est un Elvis Presley finlandais, par ailleurs docteur en philosophie, que les festivités ont été lancées. Blouson de cuir et public en délire à 10 heures du matin, le King version lingua latina – Jukka Ammondt à la ville – a proposé le légendaire I Surrender métamorphosé en Nunc aeternitatis ou encore It’s now or never en Nunc hic aut nunquam. Plus tard, sur scène, place était faite à la très sérieuse Marie-Hélène Delavaud-Roux, maître de conférences en histoire grecque à l’université de Bretagne occidentale, pour un exposé sur la danse antique. Pour donner le ton, avant d’ébaucher les pas de danse du crabe (Karkinos), évoquée dans les Guêpes d’Aristophane, avec masque blanc et force déhanchements, la gracieuse universitaire en tenue de ballerine, lance une devinette : « Savez-vous de quand date le premier danseur de hip-hop ? Du VIIe siècle av. J-C ! C’est le jeune Athénien Hippoclide qui, lors d’un banquet du tyran de Sicyone, fit apporter une table sur laquelle Hérodote nous raconte qu’il appuya sa tête en tenant ses pieds en haut et en se mettant à gesticuler des jambes. Allez me dire après ça que la danse antique n’est pas pour tout le monde ! » [
Marie-Hélène Delavaud-Roux, enchantée par l'article, précise seulement : " le premier danseur de hip-hop, Hippocleidès, remonte au début du VIe s. av. J.-C. car le banquet où il s'exhibe prélude au mariage d'Agaristè, fille du tyran de Sicyone, et se déroule probablement dans les années 572-570 av. J.-C." ] Ces arguments ne laissent pas insensibles les plus jeunes. Les élèves de huit collèges et lycées, dont un de Sarcelles (Val d’Oise), se sont déplacés pour l’occasion cette année. « C’est ça le latin grec ? Mais ça ressemble pas du tout à ce qu’on fait en cours ! On disait que c’était des langues mortes, mais avec Elvis Presley qui chante en latin, c’et pas du tout mort ! » s’exclame Kempo, 16 ans, en classe de troisième à Pontivy (Morbihan). « C’est vraiment un autre regard sur la matière, là ça donne vraiment envie ! » enchaîne son camarade Ronan, 15 ans.
De quoi inspirer aussi les enseignants, à l’heure où la place faite au latin et au grec est plus que jamais réduite au rang d’accessoire. « Il est certain qu’un événement comme celui-là donne des idées nouvelles pour aborder la discipline, » souligne Camille Hémard, professeur de latin à Sarcelles. « En sortant du cadre de la classe, les élèves peuvent saisir que cette culture gréco-latine représente quelque chose de beaucoup plus large que leur cours d’option de 17 à 18 heures, et fait partie d’un véritable réseau culturel européen. Je voudrais leur montrer aussi que cet engagement-là, c’est presque un choix politiques, car mieux on possède ces bases, plus l’avenir sera solide et intéressant. »
Si les jeunes sont séduits, le grand public l’est également. « C’est vrai qu’au début j’attendais de voir, parce que cela demande tout de même un intérêt très particulier. Je ne dirais pas que c’est élitiste, pour moi c’est justement le moyen de s’élever », explique Mme Noqué, 80 ans, Bécherelaise de souche. « C’est renouer en outre avec des points profonds de notre identité européenne », explique Annick Riaux, chargée de projet en cosmétique, venue par curiosité avec ses deux enfants. « Car si l’anglais est la langue d’usage aujourd’hui, le vieux ciment reste le grec et le latin. On trouve encore des scientifiques, entre Pologne et Hongrie, qui parlent latin pour se comprendre ! ».
La passion d’Elizabeth Antébi est contagieuse : cette année, plus de 500 curieux ont franchi les portes du petit théâtre de Bécherel, le bien nommé l’Espérance. Comme elle, Philippe Brunet, professeur à Rouen et récent traducteur de l’Iliade, se veut résolument optimiste quant à l’avenir des langues anciennes : « Les Grecs ont été menacés, envahis par les uns et par les autres, mais à chaque fois leur littérature et leur langue l’ont toujours emporté. Ce qu’on vit aujourd’hui n’est que circonstanciel, ce n’est pas grave. La Grèce en a vu d’autres. » Et Elizabeth Antébi avec elle : voilà pourquoi elle conserve avec ferveur son enthousiasme, un mot qui n’est pas choisi par hasard : « Du grec en theos, il veut dire « le dieu qui est en moi ». Alors n’allez pas l’utiliser pour quelqu’un qui participe à la Star Ac’ ! Le dieu n’est pas là, c’est tout ! », prévient la passionnée de lettres. Mais au cœur de ce festival de grec et de latin, il est bel et bien présent. » Aurélie Sobocinski
Les langues mortes font de la résistance le temps d'un festival
BECHEREL (AFP) - Pour contrer l'abandon des cours de grec et de latin, un festival ambitionne ce week-end de moderniser l'image des langues mortes grâce notamment à la musique et la danse, à Bécherel, petit village d'Ille-et-Vilaine.
Le deuxième festival européen de latin et de grec rend hommage à "tous ces grands résistants que sont les profs de latin", a lancé Elizabeth Antébi, son organisatrice. "Latin et grec sont indispensables pour la compréhension de toutes les bases de la démocratie et de la politique", soutient cette libraire spécialisée dans les langues mortes à Bécherel, "cité du livre" à une vingtaine de km de Rennes.
Les jeunes sont le public privilégié de ce festival, qui cherche à rendre attrayantes les langues mortes. Ainsi, Jukka Ammondt, professeur finlandais, a osé y chanter vendredi Elvis Presley en latin. Tout de noir vêtu, il a interprété un vibrant "Nunc hic aut nunquam", "It's now or never" en version latine, pour un parterre de collégiens latinistes enthousiastes.
Pour ces jeunes, d'une moyenne d'âge de 14 ans, l'apprentissage du latin est une nécessité plus qu'un plaisir. Emmanuelle explique ainsi qu'il est indispensable "pour entrer dans les bons lycées". Marie voit plus loin: "si j'apprends le latin, c'est pour devenir vétérinaire". Ses camarades évoquent d'autres professions médicales, tandis que Landry penche pour l'archéologie.
Marie-Hélène Delavaud-Roux, maître de conférence à l'université de Brest, a cherché à démontrer que l'enseignement de l'histoire ancienne pouvait ne pas être que théorique, en interprétant les danses de la Grèce antique recréées d'après des documents de l'époque.
Travaillant pour la maison d'édition "Les belles lettres", spécialisée dans les oeuvres grecques et latines, Jean Malye veut intéresser les jeunes aux textes de l'antiquité grâce à "l'héroïc fantasy". Sa série, les Manuscronautes, met en scène un frère et une soeur que des livres magiques plongent dans l'univers de César, Alexandre le Grand ou l'Iliade.
"Cela me permet de citer des textes anciens et donc de faire lire aux adolescent des extraits d'oeuvres antiques, afin qu'elles ne meurent pas", raconte-t-il. Pour favoriser la transmission, il n'hésite pas à faire un "parallèle avec les jeux vidéos" et recréer les "combats sanglants" de l'Iliade. "Une formule qui marche", explique l'auteur qui en est déjà à cinq livres édités.
Durant le festival, qui se termine dimanche, seront présentés une méthode Assimil de grec ancien et un logiciel en latin. Une classe de latin d'un lycée hongrois jouera également une pièce de Plaute, et l'organisatrice a d'ores et déjà prévu qu''en 2007, le festival se déroulera en partie en Hongrie".
Fred Dufour (AFP/AFP - samedi 11 mars 2006, 15h28)


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Cassette enregistrée sur Canal Académie.
Femmes en Académies : Elisabeth Antebi
Elisabeth Antebi nous présente la 2ème édition du festival Européen du Latin-grec de Bécherel en Bretagne, cet événement est parrainé par Madame Jacqueline Worms de Romilly de l'Académie française
Ecouter cette émission (00:25:14) Télécharger cette émission (17.3 Mo): allersur Canal Académie.