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LE PATRIMOINE INVISIBLE


Depuis plus d’un quart de siècle, je m'interroge sur la mémoire, le passé, l'imaginaire et la transmission religieuse ou sociale, de mes recherches sur le diable en Occident (Ave Lucifer, 1970) à celles sur l'intelligence artificielle (La grande épopée de l'électronique, 1981), des premières recombinaisons génétiques (Le génie de la vie : les biotechnologies) à mes films, à mes livres et à mon CD-ROM sur la pédagogie jésuite en Europe. Je me rappelle en particulier cette phrase étonnante de Watson l'un des deux découvreurs de l'acide désoxyribonucléique ou ADN, qui se résument aux quatre lettres des acides aminés ACGT : "Avec ces quatre lettres, nous avons réécrit la Bible."

Depuis dix ans, j'ai concentré mes recherches sur la mémoire juive, sujet épineux s'il en est puisqu'il en vient à tenter de définir le substrat partagé par tout juif, ce qui est en soi une opération à peu près impossible.

Vaillamment, naïvement, opiniâtrement, j'ai remonté ce qu'on pourrait appeler un fil d'Ariane dans le labyrinthe de nos filiations, à la recherche de mon grand-père (L'Homme du Sérail, 1996), puis de ses contemporains (Les missionnaires juifs de la France : l'Alliance israélite universelle, 1999) qui m'a fait comprendre que nous parcourons sans le savoir une géographie indécelable, des chemins en filigrane qui nous constituent et nous relient. Rappelons d'ailleurs l'origine du mot qui en hébreu signifie "tradition", halakha : il viendrait du radical d'un verbe qui signifie "cheminer", soit que la tradition ait cheminé, soit qu'on l'ait constituée en cheminant. Ce terme de "chemin" fait écho à celui du Heidegger des promenades dans la Forêt Noire.

Peu à peu j'ai cru m'apercevoir, en particulier au moment où je travaillais comme directrice de projet et directrice artistique à un CD-ROM sur les Chemins du Judaïsme en France, qu'en ce qui concerne la mémoire juive, il existe peut-être un lien entre l'interdiction de l'image et de la représentation, d'une part, et, de l'autre, ce qu'on pourrait appeler un patrimoine invisible, et même un legs invisible.

C'est ce legs, propre à la mémoire juive, dont je voudrais parler ici, en montrant quelques images de mes flâneries à Paris, en France, mais aussi dans les colonies Rothschild d'Israël lorsque je les ai visitées pour nourrir ma thèse sur le baron Edmond de Rothschild (1845-1934), Père fort inconnu et méconnu du Yischouv (c'est-à-dire des premières implantations juives en Palestine ottomane).

J'ai donc changé le libellé et la nature de mon exposé, et choisi de montrer des images qui ne sont pas dans le CD-ROM, des interviews que j'ai filmées depuis, en particulier avec Jean-Marc Chouraqui, directeur de l'Institut inter-universitaire d'Etudes Juives à l'université d'Aix en Provence, qui a constitué un groupe de réflexion passionnant sur les Usages du Passé.

C'est dans ce cadre que j'ai voulu rendre présent ce patrimoine invisible ou crypté de la mémoire juive, consciente ou inconsciente, à travers ce que j'ai pu en pressentir au cours de mes recherches, dont certaines des étapes déjà consignées dans des livres, des CD-ROM (L'éducation jésuite en Europe), des films de télévision (Les évadés du futur, avec Ted Sturgeon, Philip Dick, Norman Spinrad, P. Asimov et autres écrivains de science-fiction parlant de la projection de notre passé dans l'avenir, avec ce qui aurait été possible si Hitler avait gagné la Guerre par exemple dans Iron Dream de Spinrad) …

Le virtuel n’est-il pas un outil privilégié pour passer du visible à l'invisible, du caché au patent?

Plan et arborescence

1) Le CD est d’abord conçu pour donner accès au patrimoine visible, point de départ de l’exploration du « patrimoine invisible » . Ainsi :




2) Il se tisse une géographie invisible, à partir de l’itinéraire retracé d’une personne – ainsi d’Edmond de Rothschild :










la carte des « villages Rothschild », tracée dans la pierre à Ramat Haviv, fresque de Bakst (à Londres) sur la saga Rothschild, en France Boulogne/Seine, Berck, Grasse …



pour lire les documents, procédé « roll-over » (quand la souris passe sur le livre la page s’affiche, il peut même y avoir un procédé « loupe », quand on garde la souris appuyée et qu’on se promène sur la page) :



2)Ce CD offre aussi des discussions contradictoires. Par exemple, sur le sujet « Saint-Louis et les Juifs » Jacques Le Goff, auteur d’une biographie capitale sur Saint Louis, confronte ses idées avec celle de Gérard Nahon (EPHE) :


Présentation : quand la souris passe sur l’image, chacun des deux protagonistes, donne sa version.


Si l’on clique à droite sur le numéro 2, Le Goff s’explique plus précisément.
Si l’on clique sur le numéro 3, c’est Nahon qui argumente.


4) ) Enfin, ce CD permet de visiter une image

En cliquant



Michel Garel, conservateur en chef de la Bibliothèque Nationale, à Paris, nous fait visiter ce manuscrit :



ou un lieu de mémoire :





> Cd-rom : pédagogie des jésuites
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